Pourquoi plus d'orages en été ? Quelles sont les régions les plus touchées par ces phénomènes violents ?
L'été est la saison où les orages sont le plus nombreux à l'échelle de la France en raison notamment de conditions plus favorables à leur formation. Egalement, quelles sont les régions où les orages sont les plus fréquentes et/ou violents ?
Les dégradations orageuses se succèdent depuis maintenant plusieurs semaines sur la France. Nous sommes toutefois bien plus habitués à entendre le tonnerre durant l'été que durant l'hiver, mais comment expliquer cela ? Quelles sont les régions les plus touchées ?
Les orages ont besoin de chaleur pour se former
Les orages se multiplient en général au cours du printemps sur notre pays, se faisant de plus en plus nombreux avant d'atteindre un pic entre juillet et août puis diminuant progressivement en fréquence pour se montrer bien plus rares durant l'hiver. Ceci s'explique simplement par leur mécanisme de formation.
Les éclairs et les orages sont en effet issus de nuages à fort développement vertical (les cumulonimbus) résultant d'un important conflit de masse d'air entre le sol et l'altitude. L'air chaud près du sol a en effet tendance à s'élever, possédant une densité moindre que l'air froid. Lorsque celui-ci atteint de l'air plus frais en altitude, la vapeur d'eau qu'il contient se condense et forme alors les premiers nuages, des cumulus. Si le contraste thermique est suffisant, ce nuage continue de s'élever jusqu'à former un cumulus congestus puis un cumulonimbus, le nuage responsable des orages.
Un important contraste de température entre le sol et l'altitude est donc nécessaire pour engendrer la formation d'orages, plus celui-ci sera important, plus le potentiel orageux pourra l'être également. C'est pour cela que les orages sont plus fréquents entre le printemps et l'été, car les températures près du sol sont en général bien plus chaudes qu'en altitude, les basses couches de l'atmosphère étant plus facilement réchauffées par le soleil qui est bien plus haut dans notre ciel qu'en hiver et apporte une énergie radiative plus importante.
Sous l'effet de forçages locaux (convergences de vent, effet de pente, passage d'un front,..), l'air réchauffé près du sol par le soleil du printemps et de l'été pourra s'élever plus facilement et atteindre de l'air sensiblement plus frais ou froid en altitude et ainsi engendrer la formation de dégradations orageuses comme celles que nous subissons régulièrement depuis le printemps dernier. En automne et en hiver toutefois, les contrastes thermiques sont de moins en moins importants car l'air froid prend progressivement le dessus sur toutes les couches de l’atmosphère, limitant donc le risque de formation de cumulonimbus et donc d'orages.
Quelles sont les régions les plus touchées par les orages violents ?
A l'échelle d'une année, les orages sont en général plus fréquents au Sud qu'au Nord mais également plus récurrents sur les reliefs qu'en plaine. Les secteurs les plus orageux de France se situent en effet près du Sud des Alpes et des Pyrénées avec en moyenne autour de 40 jours d'orages par an sur ces secteurs. Sur le Nord, c'est du côté de la Bretagne qu'on entend le moins le tonnerre puisqu'on ne dépasse pas 10 à 12 jours d'orages par an en moyenne sur la pointe bretonne.
Ces différences s'expliquent en grande partie par le fait que la chaleur est en général plus importante et plus récurrente sur la moitié Sud du pays entre le printemps et l'automne, créant donc plus de situations favorables à leur formation. Sur le Nord du pays, l'influence plus océanique est moins favorable à l'instabilité car moins propice à des contrastes thermiques importants, même si des orages parfois violents peuvent tout de même se produire sur la quasi totalité du pays sur une année.
Entre le printemps et l'été, c'est en général sur une diagonale allant des Pyrénées au Nord-Est du pays que les orages les plus violents se produisent. Ces secteurs se retrouvent en effet régulièrement dans des situations d'importants contrastes thermiques, situés à la limite entre l'air océanique arrivant de l'Atlantique rencontrant et les remontées chaudes venues de la péninsule ibérique et de la Méditerranée, créant donc des situations très favorables à la formation de puissantes dégradations orageuses.
A partir de l'automne, l'air chaud se montre de moins en moins présent et le risque d'orages diminue donc sur la quasi totalité du pays, excepté près de la Méditerranée où leur fréquence est même plus importante que durant le reste de l'année entre septembre et octobre. En effet, la chaleur accumulée durant l'été par la Méditerranée agit comme un carburant favorable à la formation de violents orages sur ces secteurs en cette période de l'année, les eaux chaudes permettant là aussi d'importants contrastes thermiques avec l'air plus froid arrivant de l'océan en altitude. Ce n'est que durant l'hiver que le risque orageux devient plus minime sur la totalité du pays et que le risque d'orages violents est également quasi-nul, avant de s'accentuer de nouveau aux premières chaleurs du printemps.