Pourquoi les incendies sont-ils si fréquents en Californie ?

Ce sont des images qu’ont à presque désormais tristement l’habitude de voir aux informations à la télévision : des incendies aussi impressionnants que dévastateurs qui ravagent la Californie. Depuis plusieurs jours, des centaines de pompiers y luttent contre une douzaine de feux, des foyers gigantesques aux alentours de San Francisco notamment avec un feu qualifié lui aussi d’historique et baptisé « Kincade Fire ». Les flammes ont déjà détruit plus de 26 000 hectares, soit l'équivalent de trois fois la ville de Paris.

Le mois dernier, au moins 3 000 hectares avaient étaient parti en fumée dans la région, et deux personnes avaient perdu la vie ; en novembre 2018, un incendie gigantesque avait aussi fait 89 victimes et avait rayé de la carte la ville de Paradise près de Sacramento. Alors comment expliquer que l'État de la côte ouest des Etats-Unis s’embrase aussi régulièrement ?

Les causes environnementales

Avant même de s'intéresser aux conditions météo, il est bon de rappeler que la Californie possède une végétation particulièrement combustible. Les forêts, les zones boisés ou encore les vastes zones de chaparral, équivalent d'un maquis de broussailles ou encore de la garrigue en France, qui entourent les canyons de l'Ouest des Etats-Unis, souffrent d’une sécheresse importante et constituent un combustible idéal. Ces végétaux sont en effet composés à 4% d’humidité environ alors qu’on considère qu’un bois sec est 11 à 14%.

Et ce n’est pas une bonne année de pluie qui suffira à régler le problème. Les spécialistes considèrent qu’il faut compter cinq années sans sécheresse pour réparer les conséquences de plusieurs années d'aridité. De plus, cet écosystème très propice à la combustion est accentué par des conditions météo difficiles : des températures particulièrement élevées et un vent souvent chaud et puissant.

Les conditions météo

Les vents de Santa Ana, qui sévissent actuellement violemment sur la région, sont très redoutés. Ils soufflent bien souvent comme un mistral, et dessèchent la végétation très rapidement en amenant avec lui de l’air chaud depuis l’intérieur des terres. En conséquence, les températures, déjà particulièrement élevées, augmentent davantage avec un mercure dépassant à certains endroits les 30 degrés et faisait encore baisser le taux d’humidité. De plus, ces vents puissants oxygènent encore plus les flammes qui deviennent ainsi incontrôlables.

Il est vrai que changement climatique est régulièrement évoqué comme facteur aggravant : 15 des 20 plus grands feux de l’histoire de l’État se sont produits depuis 2000 et il est d'ailleurs accentué dans la région par… les incendies eux-mêmes. C’est un peu le cercle vicieux : quand la végétation brûle, d'importantes quantités de CO2 se dégagent dans l'atmosphère et contribuent ensuite à son tour au réchauffement du climat. Selon l'Agence nationale de protection de l'environnement, la Californie du Sud s'est réchauffée de trois degrés au cours du siècle dernier.

Mais il faut cependant rappeler que, d'après Cal fire, 95 % des sinistres, sont causés par l'homme : dans des conditions aussi extrêmes, la moindre étincelle peut avoir des conséquences dramatiques.