Pourquoi le leadership féminin est vital dans la gestion de la crise climatique ?
Les voix féminines sont étouffées dans les hautes sphères décisionnelles et à tous les niveaux de la gouvernance climatique. Pourtant, les femmes sont des leaders inspirants capables de catalyser des changements essentiels dans la lutte contre la crise climatique. Découvrez pourquoi.
Le changement climatique est l'un des plus grands défis auxquels l'humanité est confrontée au XXIe siècle. Il frappe de manière disproportionnée les femmes et les filles à travers le monde.
Les femmes comme moteur du changement
Pourtant, lors de la COP28 à Dubaï, seuls 15 des dirigeants mondiaux présents étaient des femmes. De même, les délégués nationaux à la COP27 de 2022 ont vu une faible représentation féminine, avec seulement 37 %. Ce constat est frappant, d'autant plus que depuis la COP1 en 1995, seules cinq femmes ont été nommées présidentes de la COP sur le Climat.
Encore une fois, le comité d'organisation de la COP29 a été initialement constitué exclusivement d'hommes. Cette exclusion a rapidement soulevé de vives réactions, avec la campagne "She changes Climate" soulignant que "le changement climatique concerne l'ensemble de l'humanité, pas seulement une partie". En réponse à cette controverse, des femmes ont été ajoutées au comité pour renforcer la diversité et l'inclusivité au sein du comité.
Cette sous-représentation des femmes dans les sphères décisionnelles des négociations climatiques est alarmante. Si l'équité et la représentation sont les arguments évidents en faveur d'une participation égale des femmes à la gestion de la crise climatique, il existe également des raisons stratégiques et pratiques pour lesquelles le leadership féminin est indispensable.
Faire bouger les choses et adopter une perspective à long terme
Les entreprises comptant davantage de femmes à des postes de prise de décision tendent à obtenir de meilleurs résultats en matière d'environnement et de durabilité selon l’étude menée par Paola Profeta de l'Université de Bocconi, Milan et publiée par le centre de presse de l'Université de Cambridge.
Plus précisément, la présence accrue de femmes dans des postes de direction est associée à de meilleures performances environnementales, mesurées à travers divers indicateurs couvrant la pollution, l'utilisation de ressources naturelles, la gestion des déchets et les efforts de développement de nouveaux produits.
En outre, les femmes apportent souvent des perspectives fraîches, des compétences de résolution de problèmes créatives et des styles de leadership inclusifs lorsqu'il s'agit de traiter le changement climatique. D'après une analyse effectuée par des psychologues américains, leur approche patiente et axée sur le long terme peut conduire à des solutions qui permettent d’atténuer et de s'adapter aux impacts du changement climatique. Par conséquent, inclure davantage de femmes dans les futures discussions sur le climat favorise des décisions plus justes pour les générations actuelles et futures.
Altruisme et prudence face au risque
L'altruisme et la prudence face au risque sont essentiels dans la lutte contre le changement climatique car ils impliquent de se soucier du bien-être des autres, des générations futures, tout en reconnaissant et en évitant les conséquences potentiellement désastreuses du changement climatique.
Une étude confirme que les hommes et les femmes ont tendance à présenter des différences en matière d'orientation sociale. Les femmes sont orientées vers le rôle de soignantes, ce qui les encourage à être plus compatissantes, attentionnées, protectrices et coopératives que les hommes.
De plus, les femmes perçoivent les risques différemment. Elles ont tendance à être plus réticentes au risque que les hommes : elles privilégient un résultat certain à un résultat incertain.
Engagement pour la planète et volonté d'action
L'engagement des dirigeants envers la protection de la planète se reflète dans les politiques climatiques qu'ils adoptent. Les données montrent que les femmes, en tant que citoyennes, accordent généralement plus d'importance à la préservation de la nature et de l'environnement que les hommes. Elles se montrent également souvent plus responsables de leurs actions ayant un impact sur le changement climatique.
Par exemple, lors de leur accession au poste de Premier ministre de Nouvelle-Zélande et de Finlande, Jacinda Ardern et Sanna Marin ont toutes deux souligné l'urgence du changement climatique et ont annoncé des mesures nationales qui ont eu une influence sur les efforts mondiaux de lutte contre ce phénomène.