Pourquoi la récolte de blé s'annonce comme l'une des plus faibles depuis 40 ans en France ?

Cette année, la récolte de blé s'annonce particulièrement faible pour la France, la faute à des conditions météorologiques très défavorables ces derniers mois.

Blé
La production de blé en 2024 devrait être inférieure d'environ 25% à celle de l'année 2023 en France.

L'hiver exceptionnellement pluvieux et le manque d'ensoleillement ont engendré une récolte particulièrement faible du blé cette année en France, l'une des plus faible depuis une quarantaine d'années selon le ministère de l'Agriculture.

Une des plus faibles récoltes de ces 40 dernières années

D'ordinaire premier producteur et exportateur européen de blé tendre, la France connaît cette année parmi ses trois plus petites récoltes depuis les années 1980 selon un communiqué du ministère de l'Agriculture paru le 9 août dernier. Le volume de production est en effet en nette baisse par rapport à la moyenne des 5 dernières années.

Cette année, la production de blé tendre est en effet estimée à 26,3 millions de tonnes, soit une baisse de près de 25% par rapport à 2023 et 23,9% par rapport à la moyenne de la période 2019-2023. De ce fait, la France pourrait ainsi atteindre sa plus faible production de blé depuis 1987, alors de 25,8 millions de tonnes.

La récolte de blé n'est par ailleurs pas la seule à être touchée. La vendange 2024 en France est attendue en baisse dans presque tous les bassins viticoles selon le ministère de l'Agriculture. La production viticole se situerait en effet entre 40 et 43 millions d'hectolitres cette année, un niveau inférieur de 10 à 16% par rapport à 2023 et de 3 à 10% par rapport à la période 2019-2023.

Ainsi, malgré une nette amélioration en terme de sécheresse ces derniers mois par rapport aux années précédentes, plusieurs secteurs agricoles sont aujourd'hui touchés par une récolte particulièrement basse. Mais ce temps perturbé n'est finalement pas une si bonne nouvelle.

Trop de pluie, pas assez de soleil

Plusieurs facteurs se sont cumulés ces derniers mois pour expliquer une telle chute de la production céréalière. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les pluies tombées abondamment entre l'automne 2023 et le printemps 2024 ont joué un rôle important dans cette situation.

Selon Intercéréales, la saison a été marquée par un surplus de pluie de 40% par rapport à la moyenne des vingt dernières années et un manque d'ensoleillement atteignant -7% sur cette même période. Comme toutes les plantes, le blé a besoin de soleil pour se développer et remplir des grains via la photosynthèse. Sans soleil, le fonctionnement des plantes, et donc la production, sont impactés.

Les pluies abondantes et successives ont par exemple empêché la bonne réalisations des semis. Les surfaces consacrées au blé tendre ont en effet reculé de près de 11% sur un an selon la précédente publication d'Agreste.

En plus de plomber les rendements, l'excès de pluie, s'ajoutant au manque d'ensoleillement, a affecté la qualité des grains. Enfin, l'abondance des pluies a également favorisé le développement de certaines maladies et des mauvaises herbes, mauvaises herbes qui sont entrées en compétition avec le blé et l'ont empêché de se développer correctement.

La météo très agitée entre l'automne 2023 et le printemps 2024 fut donc désastreuse pour certaines productions comme le blé avec des conséquences économiques très importantes pour certaines fermes, s'élevant parfois jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Néanmoins, ce temps humide et peu ensoleillé fut plus bénéfique pour les élevages de bétails, ceux-ci profitant de prairies parsemées d'herbe fraîche pour se nourrir cet été plutôt que de foin ou de paille.

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