Pourquoi certains spécialistes des ouragans souhaitent-ils que les poussières sahariennes envahissent l'Atlantique ?
La poussière saharienne, transportée dans l'Atlantique depuis le désert du Sahara, a un impact significatif sur le climat, la santé humaine et même les ouragans. Voici comment et pourquoi il faut s'en méfier cet été.
Chaque année, plus de cent millions de tonnes de poussières minérales sont transportées du désert du Sahara, considéré comme le plus chaud du monde, vers l'Amérique centrale, en traversant notre vaste océan Atlantique.
Ce phénomène, largement connu sous le nom de calima, contribue de manière significative à la fertilisation des océans, en transportant des nutriments précieux qui enrichissent les eaux et favorisent la vie marine, et joue également un rôle crucial dans la formation des ouragans.
Influence de la brume sur les ouragans : cisaillement et température
La brume a un impact direct sur la formation des ouragans. En juin et juillet, les particules de poussière saharienne créent des conditions qui augmentent le cisaillement du vent, un facteur crucial qui peut affaiblir ou même inhiber le développement des tempêtes tropicales.
Outre cette influence sur le cisaillement du vent, la poussière agit comme un bouclier solaire en piégeant la chaleur qui, autrement, réchaufferait l'océan. Cet effet contribue à maintenir les températures de la mer à un niveau plus bas pendant les mois d'été, ce qui réduit les conditions propices au développement des cyclones tropicaux.
Nous venons d'une année inhabituelle
En 2023, un phénomène surprenant s'est produit : la quantité de poussière saharienne a été la plus faible jamais enregistrée depuis 2002, date à laquelle les satellites ont commencé à surveiller ces particules.
Normalement, les poussées de poussière culminent en juin et juillet, mais l'année dernière, à quelques exceptions près, les sables d'Afrique sont restés en grande partie à la maison. Cette diminution s'est traduite par une augmentation plus rapide des températures de surface de la mer dans l'Atlantique, car il n'y avait pas de poussière pour bloquer la lumière du soleil et refroidir l'océan.
À quoi peut-on s'attendre cet été ?
Jusqu'à présent, en 2024, les niveaux de poussière saharienne ont été relativement normaux, à la moyenne historique et au-dessus des niveaux de 2023. Bien que nous n'ayons pas encore atteint la période la plus active de la brume sèche, qui commence en juin, tout porte à croire que nous pourrions assister à un retour aux schémas habituels.
Et puis, les ouragans....
Jusqu'à présent, l'Atlantique tropical est resté relativement calme. Toutefois, les modèles météorologiques européens indiquent la possibilité de formation d'un système tropical dans le golfe du Mexique vers la fin de la semaine prochaine.
En outre, alors que nous entrons dans la haute saison des ouragans, tout changement dans la configuration de la poussière saharienne pourrait influencer l'activité tropicale. Il est donc essentiel de se tenir informé des conditions météorologiques et de prendre les précautions qui s'imposent en cas de développement d'une tempête tropicale.