Pour sauver la Méditerranée, nous devons manger du crabe bleu !
Il nuit à la biodiversité de l'arc méditerranéen, le crabe bleu est redoutable et redouté autant des espèces marines que des pêcheurs. Une solution simple et écologique : le manger !
Et si au lieu d'envahir la Méditerranée, le crabe bleu envahissait nos assiettes ? C'est l'alternative que propose certains pour lutter contre l'invasion de ce crabe particulièrement vorace. Il dévore les crabes verts, les poissons et anguilles de la Méditerranée. Et également les huîtres et moules des étangs du golfe du Lion, rapporte le site 20Minutes.
Il est présent depuis 10 ans partout autour de l'arc méditerranéen : de la Corse aux Bouches-du-Rhône en passant par le Languedoc et le Roussillon. Mais cette invasion éclair nuit à la pêche locale. Car le crabe aux pinces bleutées, dont il tire son nom, est capable de couper les filets de pêche ! Au lieu de le regarder tout engloutir sur son passage, pourquoi ne pas consommer sa chair ?
Car selon Guillaume Marchessaux, biologiste marin et chercheur à l’université de Palerme en Italie : "Pêcher le crabe bleu et le commercialiser pour qu’il soit consommé, de manière très locale, sur un temps court, pourrait être un moyen de réguler l’espèce et de limiter son impact sur la biodiversité et sur la pêche."
D'autant que les pêcheurs en remontent à la surface lors de leur pêche, ce qui éviterait le gaspillage : "Cela permettrait que les crabes bleus que les pêcheurs remontent soient valorisables. Cela leur permettrait de compenser, un peu, la perte économique liée à cette espèce." Car la pêche en Méditerranée souffre de l'invasion du crustacé.
De plus, le crabe bleu est consommé partout dans le monde ! Mets particulièrement apprécié en Asie, aux États-Unis ou plus proche, en Tunisie, le crustacé à pinces n'est pas (encore !) commercialisé pour être consommé en France : "C’est vrai, ce n’est pas dans notre culture en Méditerranée", affirme le biologiste marin.
Si le crabe bleu est autant apprécié chez nos voisins, c'est pour la simple et bonne raison qu'il est "très bon" ! "Sa chair est délicate, on est entre le tourteau et la langouste. Et puis, c’est un gros crabe, il y a de quoi manger !", confie Guillaume Marchessaux.
"Il faudrait que les restaurateurs s’en emparent aussi", révèle le chef corse Jean-Michel Querci qui cuisine déjà le crabe bleu à Bastia. Et il faut agir vite car le crabe bleu se reproduit très vite.
"En 2022, on a atteint des sommets. Cette année-là, on n’a quasiment pas eu d’automne, ni de printemps. Il a fait chaud, et les populations ont explosé. En particulier à Canet et en Corse. C’est très préoccupant", alerte le biologiste italien. En tout cas, une chose est sûre, c'est qu'à titre personnel, je préfère consommer du crabe bleu que de la viande de mammouth !