Porter un soutien-gorge augmente-t-il le risque de développer un cancer du sein ?

Ce n'est pas une rumeur mais bien une théorie avancée en 1995 par un médecin américain. Alors, fake news ou pas ?

Cancer du sein Octobre Rose Soutien-gorge
L'armature du soutien-gorge favoriserait le développement du cancer du sein car il empêcherait l'évacuation des toxines, selon un médecin américain. Est-ce vrai ou pas ?

Vraie ou fausse rumeur ? En ce mois d'Octobre Rose, dédié à la recherche et à la lutte contre le cancer du sein, vérifions si les rumeurs sont vraies au sujet du port du soutien-gorge. Ce n'est pas vraiment une rumeur mais plutôt une hypothèse avancée par un médecin américain en 1995 dans son livre Dressed to Kill (ou "Habillé pour tuer" en français).

Dans son ouvrage, Sydney Singer est le premier médecin à accuser directement le soutien-gorge (uniquement ceux avec armature) d'être responsable de cancer du sein. Son travail n'a jamais été examiné par des chercheurs, ni même publié dans une revue scientifique. Par ailleurs, les études qui font le lien entre port du soutien-gorge et cancer du sein sont assez rares.

Selon l'auteur américain, les femmes qui ne portent pas de soutien-gorge ont "1 chance sur 168" de développer un cancer du sein. Alors que celles qui portent un soutien-gorge H24 (donc de jour comme de nuit), auraient "3 à 4 chances" de développer ce type de cancer. D'après lui, les armatures des soutiens-gorge empêcheraient la bonne circulation lymphatique, et donc l'évacuation des "toxines", ce qui favoriserait la formation de cellules cancéreuses.

Soutien-gorge, taille de bonnet et cancer du sein

Comme écrit plus haut, aucune étude scientifique n'a jamais permis de confirmer l'hypothèse avancée par Sydney Singer. Bien au contraire ! Une étude - également américaine - datant de 2014 met en doute la théorie des années 90. Les auteurs de cette étude ont comparé 2 groupes : un de 1044 femmes ménopausées touchées par des carcinomes invasifs du sein et un autre de 469 femmes en bonne santé.

Les résultats montrent que peu importe la taille du bonnet de soutien-gorge, l'âge auquel les participantes ont commencé à porter un soutien-gorge, le nombre d'heure moyen porté en 24h ou encore que le sous-vêtement ait une armature ou non, le risque de développer un cancer du sein reste le même pour toutes les femmes et les hommes (car oui, les hommes peuvent aussi développer un cancer du sein !).

Le nombre de cancer du sein n'a pas augmenté depuis la création de ce sous-vêtement féminin. À titre informatif, le soutien-gorge dit "moderne" existe depuis 1889. Or, le nombre de diagnostic de cancer du sein est en augmentation en France depuis un peu plus d'un siècle. Cette hausse est plus importante depuis la fin du XXème siècle.

Quels facteurs augmentent le risque de développer un cancer du sein ?

Le nombre de cas a même doublé entre 1990 et 2018. Comment expliquer cette explosion des cas de cancer du sein ? Certes, il y a une part de génétique. Si un ou une membre de votre famille proche (parents, grands-parents) a déjà développé un cancer du sein, il y a plus de risques que la descendance doive y faire face au cours de sa vie.

Mais de nombreuses études évoquent aussi d'autres facteurs qui augmentent le risque de developper un cancer (et pas seulement un cancer du sein !) : comme la consommation excessive d'alcool ou encore le tabagisme. Autres facteurs à prendre en considération : le surpoids et le manque d'activité physique. Selon les extimations, parmi les femmes développant un cancer du sein après l'âge de 50 ans, pour 10% d'entre elles, le cancer serait lié au surpoids.

Les scientifiques examinent également le lien entre le cancer du sein et le fait d'avoir moins d'enfants que les générations précédentes ou encore le fait d'enfanter plus tard par rapport à avant...

Source : FuturaSciences

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