Pour lutter contre la pollution spatiale, voici les premiers satellites... en bois !
C'est un étonnant prototype japonais qui sera mis sur orbite par un lanceur SpaceX en septembre prochain : un satellite... en bois ! Comment peut-il survivre dans l'espace ? En quoi permettra-t-il de lutter contre la "pollution spatiale" ?
Il vient d'être présenté à la presse, à Kyoto, au Japon, le 28 mai dernier : son petit nom, c'est "Lignosat", et il s'agit du premier satellite en bois jamais fabriqué dans le monde. Pourquoi avoir choisi ce matériau écologique ? Sera-t-il vraiment résistant ? Peut-il être la solution face à la pollution spatiale ? Séquence explications.
Des débris nocifs pour la couche d'ozone
"Lignosat", assemblé par une start-up japonaise baptisée "Sumitomo Forestry" et des chercheurs de l'université de Tokyo, sera lancé et mis en orbite dans l'espace par une fusée SpaceX en septembre prochain. Un prototype inédit, fabriqué non pas comme ses cousins à partir de métal ou de plastique, mais à partir de bois de magnolia.
La raison du choix de ce matériau biodégradable est écologique. En effet, comme les satellites ne durent pas éternellement, ils sont envoyés dans l'atmosphère pour se consumer et être détruits, ce qui peut être dangereux.
Cela est d'ailleurs problématique pour la sécurité des vols spatiaux et les observations des phénomènes spatiaux, car plus de 11.000 tonnes d'objets, y compris des satellites en fin de vie et des fragments de fusée, se baladent actuellement en orbite autour de notre planète. Une sorte de "pollution lumineuse", ou "pollution spatiale".
De plus, lorsqu'ils brûlent dans l'atmosphère, les morceaux de satellite en métal libèrent des particules (aluminium), qui peuvent endommager la couche d'ozone. Un satellite doté, lui, d'une coque en bois, brûlera totalement, sans laisser de résidus nocifs, à part du CO2, mais qui dans les hautes couches de l'atmosphère ne devrait pas engendrer de phénomène de réchauffement du climat.
Un matériau vraiment sans risque ?
Peut-on vraiment s'assurer que ce bois sera résistant aux températures de l'espace, variant de -120°C à l'ombre à +150°C au soleil ? Oui, car différentes essences de bois ont déjà été testées grâce aux expériences menées dans la Station spatiale internationale. Or, le bois de magnolia est celui qui a été jugé comme le plus résistant.
Reste à savoir désormais lors de ce premier envoi en septembre si le bois de magnolia résistera vraiment dans des conditions réelles aux brusques changements de températures.
Autre avantage : le bois ne bloque pas les ondes électromagnétiques, contrairement au métal, ce qui permettra de conserver les antennes du satellite à l'intérieur de sa coque. Sa conception sera donc facilitée : plus besoin de blindage ou de bras articulés !
Le bois pourrait donc bien devenir dans les prochaines années la norme pour la fabrication des futurs satellites. Une étude du Forum Economique Mondial estime qu'environ 990 satellites devront être lancés chaque année dans la prochaine décennie, notamment pour renforcer les grosses machines satellitaires de type Starlink. Autant ne pas polluer l'espace davantage avec du métal...
Référence de l'article :
Pollution spatiale : une nouvelle génération de satellites en bois s'apprête à être lancée - France Info