Pollution aux particules fines : qualité de l’air très dégradée en France
Ce jeudi marque le début d’une période de pollution aux particules fines dans de nombreuses régions. Et cette mauvaise qualité de l’air est bien partie pour perdurer plusieurs jours. Explications.
Comme expliqué dans un précédent article en début de semaine, le blocage anticyclonique qui nous concerne depuis le début du mois de février a des conséquences négatives, notamment pour le manteau neigeux dans les stations de ski ou encore pour les nappes phréatiques. Autre effet de ces hautes pressions littéralement vissées sur l’Europe de l’ouest : la dégradation de la qualité de l’air. Les taux de concentration en particules fines dépassent à partir de ce jeudi le seuil d’information voire le seuil d’alerte dans plusieurs régions. Et la situation n’est pas prête de s’améliorer au regard des prévisions météo des prochaines semaines…
La moitié nord et la vallée du Rhône les plus touchées
Le premier épisode de pollution aux PM10 et aux PM2.5 de l’hiver se met en place en cette fin de semaine. Les Pays-de-la-Loire, le Poitou, le val de Loire, la Normandie, l’Île-de-France, les Hauts-de-France ainsi que les agglomérations lyonnaise et grenobloise sont les plus touchés par cette qualité de l’air dégradée. Elle est qualifiée de "mauvaise" dans les villes et régions précédemment citées. Elle est même "très mauvaise" à Rouen et au Havre selon Atmo Normandie, l’observatoire de la qualité de l’air en Normandie.
Et la situation ne va pas s’arranger. Ces prochains jours, les particules fines se maintiendront dans toute la moitié nord, avec un axe où la concentration sera plus forte entre le val de Loire et le nord de la Seine. Les vallées seront également particulièrement concernées, telles que la plaine d’Alsace, la vallée de l’Arve, le val de Saône et le nord de la vallée du Rhône. Le quart sud-ouest et les régions méditerranéennes, à l’inverse, conserveront une qualité de l’air de meilleure qualité. Aucune amélioration significative n’est à l’ordre du jour dans la mesure où aucun changement de flux n’est prévu par les modèles météo.
Les conditions anticycloniques responsables
Situation typique de l'hiver, lorsqu'un anticyclone se positionne sur l'ouest de l'Europe comme c'est le cas actuellement, la qualité de l'air se dégrade. En cause, les inversions de températures créées par la présence de ces hautes pressions. Avec un ensoleillement généreux en cours de journée, la douceur s'impose l'après-midi puis en l'absence de cette même couverture nuageuse la nuit, les températures baissent avec parfois des gelées marquées au lever du jour. Ainsi, le sol se refroidit plus rapidement au cours de la nuit que l'air en altitude qui reste plus chaud et qui va ainsi jouer un rôle de couvercle en emprisonnant les particules près du sol.
De plus, ces polluants principalement issus du trafic routier et des chauffages au bois ne peuvent se disperser en raison de l'absence de vent sous l'anticyclone. Ainsi les particules fines, les fameuses PM2,5 ou PM10, s'accumulent avec des concentrations qui deviennent de plus en plus importantes. Des mesures prises par les pouvoirs publics tentent de limiter ces forts taux de particules. C’est notamment le cas en Île-de-France avec un abaissement de la vitesse maximale sur les autoroutes et les voies rapides ou encore la mise en place de la gratuité du stationnement résidentiel. Malheureusement, avec le blocage anticyclonique qui pourrait perdurer jusqu’à la fin du mois, une nouvelle aggravation de la qualité de l’air est à craindre au cours des prochains jours.