Pollens : pourquoi le risque d'allergies va-t-il être plus difficile à appréhender en France dans les prochains mois ?
L'association publiant quotidiennement des bulletins et cartes sur le risque d'allergies liées aux pollens en France va malheureusement bientôt mettre la clef sous la porte.

Mauvaise nouvelle pour les allergiques, le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) va bientôt fermer ses portes, celui-ci étant placé en liquidation judiciaire à partir du 26 mars.
Un réseau de surveillance des pollens
Le printemps a officiellement débuté ce jeudi, saison durant laquelle les températures moyennes augmentent peu à peu, les jours rallongent, mais aussi une saison durant laquelle la nature de renouvelle après de longs mois d'hivers. Ainsi, en raison des pollens, il n'est pas rare de ressentir des symptômes allergiques durant cette période de l'année.
Bien que les symptômes varient selon les personnes, allant d'une gorge qui chatouille à de véritables difficultés respiratoires, nombreux sont donc les français concernés par ces allergies qui peuvent véritablement gâcher la vie des plus sensibles. De ce fait, pour éviter de trop s'exposer durant les journées les plus à risque, beaucoup on pris l'habitude d'aller consulter les bulletins et cartes quotidiens du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA).
Bulletin allergo-pollinique du 14 mars : Des #pollens entre les giboulées!
— Réseau National de Surveillance Aérobiologique (@rnsa_pollen) March 14, 2025
Entre deux averses dignes dun remake de Danse avec les gouttes , les pollens tentent tant bien que mal de flotter dans lair! Attention aux pollens d'aulne, cyprès, frêne, noisetier, charme... pic.twitter.com/MpK1WV5Pbz
Depuis maintenant 30 ans, cette association française comptant 5 salariés suit l'évolution de la végétation et des conditions météorologiques à travers le pays pour établir des cartes de risques allergiques quotidiennes ainsi que des bulletins polliniques et phénologiques, un outil qui s'avère quasiment indispensable pour les plus touchés par les symptômes allergiques, notamment durant le printemps.
Le RNSA va fermer ses portes
Malheureusement, cet outil on ne peut plus pratique va bientôt disparaître. En effet, le RNSA s'attend à être placé en liquidation judiciaire le 26 mars prochain par le tribunal de commerce de Lyon a indiqué mardi 18 mars à l'AFP son président Nicolas Visez.
Selon lui, cette liquidation est une conséquence du non-versement fin 2024 de la subvention de 600 000 euros de l'État, décidé par le ministère de la Santé et de la Transition écologique sur la base d'un rapport d'inspection administratif.
Ce rapport se montre effectivement sévère à l'encontre du dispositif national de surveillance des pollens, qui repose depuis 2016 sur la collaboration du RNSA avec les associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) et l'Association des pollinariums sentinelles de France (APSF), jugeant ce dispositif « insuffisamment structuré ».
L'inspection a également identifié une gestion opaque du RNSA par de précédentes équipes de direction, au point de justifier des signalements à la fin de l'année 2024 au prochaines de la République pour de potentiels délits. Ainsi, en prenant en compte ces différents paramètres, les ministres on suivi la recommandation de ne pas poursuivre le financement public du RNSA dès 2024.
Clap de fin pour le RNSA mais pas pour les pollens !
— Réseau National de Surveillance Aérobiologique (@rnsa_pollen) March 21, 2025
Depuis 30 ans, nous vous avons informés avec rigueur et passion sur la présence des pollens dans lair et les risques sanitaires associés, mais sans subventions publiques, nous sommes contraints de mettre la clé sous la porte pic.twitter.com/tgb59BoliE
Même si la décision n'est pas contestée par le président de la dite association, celui-ci conteste tout de même les critiques scientifiques, en appuyant le fait que l'indice développé par le RNSA fonctionne et que l'absence de bulletin pollinique pour le mois d'avril prochain serait un « drame » pour la santé publique.
Ainsi, le président du RNSA espère une solution transitoire pour l'année 2025, afin de faire fonctionner le réseau dans une autre association et de continuer d'avertir la population sur les risques d'allergies au jour le jour. Dans cette optique, le gouvernement a d'ailleurs garanti travailler à "assurer la continuité" de la surveillance.
Référence de l'article :
Le réseau de surveillance du pollen français s'apprête à mettre la clef sous la porte, Geo.fr et AFP, 20 mars 2025