Plus doux en altitude qu'en plaine : les inversions thermiques à l'œuvre cette semaine !
Alors que des records de chaleur sont battus par centaines cette semaine, un phénomène est observé au lever du jour : il s'agit des inversions thermiques avec des minimales parfois plus élevées en montagne que dans les vallées...
Dans des conditions normales, la température diminue avec l'altitude, perdant environ 6°C tous les 1000 mètres. Cependant, ce n'est pas vrai toujours le cas et la situation actuelle peut en témoigner. Dans les situations d'inversion, la température du haut d'une couche est ainsi supérieure à celle du bas. Ce phénomène se produit généralement pendant les nuits d'automne et d'hiver, dans des situations de grande stabilité atmosphérique, autrement dit en période anticyclonique. L'air froid, plus lourd, se retrouve pris au piège par le couvercle formé par les hautes pressions tandis que l'air plus doux s'élève.
Pour cette raison, lors des nuits claires, le sol perd de la chaleur en raison du rayonnement. Les couches d'air à proximité se refroidissent alors plus rapidement que les couches supérieures. Cet air froid est très dense et se dépose dans les fonds de vallées. Pour cette raison, les températures en fin de nuit sont parfois beaucoup plus froides en plaine que près des sommets. L'inversion thermique est interrompue par le réchauffement provoqué par le soleil.
Les exemples observés ces derniers jours sont nombreux, à commencer par Paris. Ce mardi matin au réveil, il faisait ainsi 20,4°C au sommet de la tour Eiffel (330 mètres d'altitude) alors qu'au même moment, le mercure était inférieur à 10°C (9,4°C) sur la pelouse de Longchamp. Même constat en début de semaine en Bretagne et plus particulièrement dans les Côtes-d'Armor avec 21°C à Boqueho (285 m) et à Lanfains (320 m) contre seulement 6°C à Guingamp (72 m) et à Lamballe (55 m).
Pollution, brouillards : les autres conséquences des inversions
Ces inversions de températures sont aussi responsables de plusieurs autres phénomènes ou conséquences. Ainsi, des brumes et des bancs de brouillard peuvent se former dans les vallées ou les zones à l'abri du vent. C'est une situation très courante dans les vallées du sud-ouest, du centre-est ou encore en Champagne. Même chose autour du Mâconnais et du Dijonnais alors que dans le même temps, les sommets aux alentours profitent d'un ciel totalement dégagé car ils sont situés au-dessus de ce que l'on appelle une "mer de nuages".
Autre conséquence de cette situation anticyclonique durable et des inversions, l'air ne circule pas dans les grandes villes en l'absence de vent. C'est alors que le fameux dôme de pollution apparaît en raison de l'accumulation de poussières, de fumées et de particules en suspension. C'est courant à Grenoble, une ville encaissée qui figure sur le podium des agglomérations françaises où l'air est le plus pollué. D'autres villes comme Lyon ou Paris sont également concernées cette semaine par une qualité de l'air dégradée.
Tout ceci prendra fin ce week-end, avec le passage d'une perturbation océanique qui fera baisser le mercure, qui marquera le retour de la pluie ainsi que d'une atmosphère plus aérée et donc moins polluée.