Plus de 40°C et des records de chaleur par dizaines : une situation normale fin août ?
Cela deviendrait presqu'une habitude : les records de chaleur mensuels ou absolus tombent par dizaine depuis plusieurs jours et ce n'est pas terminé... Or, cette situation n'a rien de normal à cette période de l'année.
"C'est l'été et il fait chaud : normal !" Cette phrase, qui est le principal argument des climatosceptiques actuellement sur les réseaux sociaux, délivrerait la vérité si le mercure n'atteignait pas les niveaux observés cette semaine. Qu'il fasse chaud en août avec un mercure dépassant les 30°C est effectivement normal, eu égard du climat qui domine en France. Seulement voilà, les valeurs dépassent souvent le seuil des 40°C à l'ombre...
Cette situation est d'autant plus exceptionnelle que nous ne sommes qu'à une semaine de la fin de l'été météorologique. Or, depuis le solstice, les jours diminuent et les nuits s'allongent, ce qui en général limite le risque de canicule après le 15 août. Ainsi, avec cette vague de chaleur extrême, des records sont battus quotidiennement, à l'image de l'indicateur thermique national (moyenne des températures du matin et de l'après-midi sur 30 stations) qui, depuis lundi, affiche un niveau jamais atteint en deuxième quinzaine d'août.
Des records qui battent ceux de la canicule de 2003
Parmi les records battus, certains dataient de la fameuse canicule d'août 2003 qui, elle, s'était produite en première quinzaine. C'est notamment le cas à Lanas (Ardèche) mardi après-midi avec 40,8°C ; au Puy (Haute-Loire) avec 36°C ; à Carpentras (Vaucluse) avec 42,2°C contre 41,9°C le 12 août 2003 ou encore à Orange avec 42,7°C sous abri, soit 0,1°C de plus que lors de la canicule d'août 2003.
Outre l'intensité de cette canicule, sa durée est également remarquable. La ville de Lyon connaît ce mercredi son 13ème jour avec une température maximale supérieure à 34°C (seuil de canicule pour le département du Rhône) et il faudra encore patienter jusqu'à vendredi pour voir le mercure baisser sensiblement.
Cette vague de chaleur, qui est la première (et très probablement la seule) de cet été 2023, marquera donc les esprits et entrera sans difficulté aucune dans les annales de la météo. Son caractère tardif, qui est d'ailleurs un marqueur du changement climatique, son intensité et sa durée la rendent historique dans certains départements entre le sud-ouest et le centre-est, en passant par le pourtour méditerranéen.