Plus d'un quart des animaux et des plantes vont disparaître d'ici à 2100 !
C'est une étude inquiétante publiée en pleine COP 15 biodiversité : plus d'un quart des animaux et des plantes devraient disparaître d'ici à la fin du siècle sur notre planète. Le réchauffement climatique et la dégradation des habitats naturels en sont les principales causes.
C'est un tableau très noir dressé par une étude publiée le 16 décembre dernier dans le journal Science Advances : la Terre devrait perdre entre 6 et 10% de ses animaux et de ses plantes d'ici 2050, et jusqu'à 27% (plus d'un quart) d'ici 2100. Une "cascade" d'extinctions est même annoncée par l'étude.
Des extinctions en chaîne
L'étude en question a été réalisée par deux scientifiques, l'un européen, l'autre australien, pour mieux prendre en compte les "co-extinctions", résultats de la disparition "en cascade" d'espèces interdépendantes d'animaux et de plantes, autrement dit des extinctions en chaîne.
Explications : lorsqu'une espèce disparaît (c'est alors l'extinction primaire), alors son prédateur finit lui aussi par s'éteindre faute de nourriture (c'est alors la "co-extinction). "Chaque espèce dépend des autres d'une certaine manière", explique le professeur Corey Bradshaw de l'université de Flinders, en Australie, co-auteur de l'étude.
Un avenir très sombre pour notre planète, alors que vient de se terminer la COP15 biodiversité à Montréal, qui a fait pourtant naître un mince espoir avec la signature d'un nouveau "pacte de paix avec la nature" (195 Etats se sont notamment engagés à prendre des "mesures urgentes" pour protéger 30% de la planète et restaurer 30% des écosystèmes). Le constat de ces extinctions en chaîne apparaît néanmoins inévitable, et le défi considérable, car un million d'espèces sont menacées d'extinction au total.
Climat et biodiversité, même combat !
Les auteurs de l'étude ont estimé que les précédentes modélisations n'avaient pas pris en compte ces extinctions en chaîne. Leur chiffre s'appuie sur de nouveaux outils, notamment la construction avec l'aide d'ordinateurs surpuissants d'une énorme "planète Terre virtuelle", prenant réellement en compte "qui mange qui", a précisé à l'AFP Corey Bradshaw.
Conclusion : ce sont le réchauffement climatique et la dégradation des habitats naturels qui vont causer cette cascade d'extinctions chez les animaux et les plantes. Le modèle des chercheurs a permis de simuler différents scénarios de changement climatique et de dégradation des habitats (exemple : la déforestation) afin de prédire et déterminer la perte de biodiversité sur un lieu donné. Par ailleurs, la menace la plus grave pour les animaux et les plantes se matérialisera là où la biodiversité est la plus importante (on pense par exemple à la forêt amazonienne du Brésil).
Le réchauffement climatique devrait être responsable de la plus grande proportion d'extinctions : celui-ci va sans doute accélérer le mouvement des extinctions sous l'effet des événements météorologiques extrêmes, mais aussi des changements de comportements ou d'habitats des espèces. La crise climatique et la crise de la biodiversité sont donc effectivement très étroitement liées : la différence de traitement médiatique entre la COP27 climat et la COP15 biodiversité est alors, osons le mot, déplorable.