Pluies record en France en 2024 : vers l'année la plus pluvieuse jamais enregistrée en France

Cela nous vous aura pas échappé : la pluie se montre particulièrement copieuse depuis plusieurs mois, à tel point que cette année 2024 pourrait devenir la plus pluvieuse jamais observée en France depuis le début des relevés météo.

Dans certaines régions, les crues se sont répétées à 3 ou 4 reprises au cours des 12 derniers mois...
Dans certaines régions, les crues se sont répétées à 3 ou 4 reprises au cours des 12 derniers mois...

Si on se plaint souvent de la météo car pas forcément à notre goût, les griefs sont cette année légitimes, au regard de la pluviométrie exceptionnelle de ces derniers mois. En effet, aucune période anticyclonique durable n'est parvenue à s'installer depuis la mi-octobre 2023, soit depuis plus d'un an ! Ainsi, les perturbations se sont enchaînées, apportant des quantités de pluies record.

Aucune saison n'a été épargnée au cours des 12 derniers mois avec des excédents pluviométriques de 30 % en automne et de 12 % en hiver. Le printemps dernier, pour sa part, a été le 4ème plus pluvieux depuis le début des relevés tandis que le début d'été a été remarquablement humide. Rappelons également que le mois de septembre a été le plus humide depuis 25 ans ! Et ce n'est pas terminé...

Des records annuels d'ores et déjà battus

Dans la ligné des saisons et des mois précédents, octobre présente également un important excédent pluviométrique, généré notamment par la tempête Kirk mais aussi par l'épisode de pluies exceptionnel qui a touché le sud-est du pays la semaine dernière. Ainsi, en 365 jours, du 19 octobre 2023 au 17 octobre 2024 soit une une année glissant, le cumul moyen à l'échelle nationale a atteint 1279 mm. Cette quantité est tout simplement inédite depuis le début de l'indicateur en 1959, détrônant les 1273 mm entre le 6 mai 2000 et le 5 mai 2001.

Alors qu'il reste encore plus deux mois avant de clore cette année, plusieurs villes ont d'ores et déjà battus leur record de pluviométrie annuelle ! C'est notamment le cas en Île-de-France avec quelque 923 mm cumulés entre le 1er janvier et le 22 octobre à Toussus-le-Noble (Yvelines), battant le record de 2001 avec 900 mm. Même constat à Courdimanche-sur-Essonne, avec 822 mm contre 819 mm sur toute l'année 2001. Dans ces deux villes, l'excédent atteint à ce jour 75 %.

Dans de nombreux secteurs, le seuil symbolique des 1000 mm sur les 12 derniers mois a été franchi avec les pluies de la semaine dernière. Ce fut le cas dans la capitale avec quelque 1013 mm relevés entre le 19 octobre 2023 et le 18 octobre 2024, ce qui n'était jusqu'ici arrivé qu'une seule fois (en 2001). Avec ces mêmes pluies d'ailleurs, le bimestre septembre-octobre 2024 est devenu le plus arrosé à Paris depuis l'automne 1896 !

Des sols détrempés, des nappes phréatiques déjà pleines

Avec de telles précipitations récurrentes au cours des derniers mois, cela se ressent inévitablement sur l'état d'humidité des sols et sur le niveau des nappes phréatiques. Alors qu'il y a un an, la France attendait avec impatience le retour de la pluie après des mois de sécheresse (deux tiers des nappes phréatiques étaient alors en dessous de la normale), près des trois quarts (73 %) sont au-dessus des normales au 1er octobre 2024. Dans ce dernier point réalisé par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), les pluies abondantes du mois d'octobre n'ont pas été prises en compte...

Depuis, les crues et les inondations se sont multipliées. Certaines nappes phréatiques sont même quasiment pleines alors que la saison de recharge vient à peine de débuter... La situation ne devrait pas s'inverser au cours des prochaines semaines puisqu'aucune période anticyclonique durable n'est en vue. C'est désormais plié pour octobre alors que les dernières tendances pour novembre indique un mois normal, pas de quoi donc pour renverser la situation.

Sauf surprise, 2024 devrait donc devenir l'année la plus plus pluvieuse à l'échelle nationale, et ce depuis le début des relevés météo. Ce sera le cas également dans de nombreuses villes, y compris à Paris ou Besançon qui disposent de données d'observations depuis la fin du XIXème siècle ! La situation demeure toutefois inquiétante dans le Roussillon où le déficit pluviométrique reste marqué...

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