Dingue : on peut visualiser les plantes communiquer entre elles par l'air !
On connaissait déjà les capacités des plantes à échanger des messages chimiques en cas d'agression. Désormais, grâce à des chercheurs japonais, il est possible de visualiser ces messages et ainsi mieux comprendre leur communication.
Les plantes communiquent entre elles, notamment lorsqu'elles sont agressées, par exemple par des insectes. Mais grâce à des chercheurs japonais, il est désormais possible d'observer ce "langage" en temps réel, grâce à des signaux lumineux. Avec un espoir pour la flore. Séquence explications.
Des messages chimiques
La première expérience mettant en évidence une communication entre les plantes date des années 1980 : alors que leurs troncs étaient attaqués par des chenilles voraces, des saules et des aulnes se sont mis à produire des substances chimiques rendant leurs feuilles dégoûtantes voire indigestes pour les insectes.
Etonnamment, à une trentaine de mètres de là, d'autres plantes, des arbres sains, se sont mis à produire exactement les mêmes défenses chimiques. Les scientifiques en ont déduit que les plantes étaient capables d'échanger des messages chimiques sous forme de gaz, des "composés organiques volatils" pour prévenir leurs congénères du risque d'agression par un insecte (comme une chenille).
Pour déceler les secrets de cette mystérieuse communication, des chercheurs japonais ont donc décidé de rendre ces messages chimiques visibles sous un microscope. L'enjeu était d'ailleurs plutôt de mettre en valeur visuellement le moment où la plante reçoit le message. Les résultats de leur étude viennent d'être publiés dans la revue Nature Communications le 17 octobre dernier.
La "signalisation calcique"
Comment ont-ils procédé ? Ils ont simplement modifié génétiquement les plants d'une fleur de la famille de la moutarde, pour associer de la fluorescence à la "signalisation calcique" (autrement dit par le calcium), un mode de signalisation très important dans les cellules végétales. Chez les animaux, les ions calcium sont d'ailleurs à la base des influx nerveux.
Cette signalisation est comme un "interrupteur" qui active les réactions de défense de la plante. Les chercheurs ont réussi à la déclencher, et donc à déclencher une fluorescence, avec seulement deux composés organiques volatils, notamment au niveau des pores par lesquels les feuilles réalisent leurs échanges gazeux et émettent leurs messages.
Les chercheurs ont ensuite observé, après l'augmentation de la signalisation calcique, que la plante produisait plus de protéines, comme par exemple celles qui rendent les insectes malades. Grâce à ces résultats, ils espèrent réussir à développer de nouvelles méthodes pour lutter contre les ravageurs, et ainsi utiliser moins de pesticides. Certains composés organiques volatils pourraient ainsi être utilisés pour "immuniser" les plantes, sur le modèle des vaccins !