Canicules, sécheresse et incendies : la France est-elle prête à affronter cet été 2023 ?
Après le temps humide et parfois de ces dernières semaines, on pourrait croire que les risques de sécheresse et d’incendies pour cet été sont plus faibles que les années précédentes mais il n’en est rien. On vous explique pourquoi le danger existe pour cette saison estivale et comment les professionnels s’y préparent.
Cela ne vous aura pas échappé : la météo fait des siennes depuis le début du printemps avec des périodes anticycloniques qui ne parviennent pas à s’installer durablement et des précipitations qui s’invitent régulièrement. Dans ces conditions, vous êtes nombreux à penser naturellement que les risques liés à une sécheresse estivale et aux feux de forêts ou de végétation s’annoncent plus faibles que les années précédentes.
Et pourtant, la situation n’est pas aussi simple : cette saison estivale (de juin à septembre) s’annonce une nouvelle fois à risque en raison notamment de tendances saisonnières annonçant un été plus sec et plus chaud que la normale. Explications.
Plus de 50 départements touchés
Après un mois de mars plus humide que la normale, avec un excédent de l’ordre de + 40 %, voilà que le mois d’avril s’est clôturé avec un nouvel excédent pluviométrique de l’ordre de + 10 % environ. De grandes disparités régionales sont toutefois à signaler : il a ainsi plu davantage sur les régions de la moitié nord du pays avec un mois d’avril plus humide que la normale. En revanche, les précipitations ont été nettement plus discrètes dans la moitié sud.
La pluviométrie est même restée très déficitaire sur le pourtour méditerranéen. Conséquence : le Languedoc-Roussillon et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur connaissent, comme en 2022, leur début d’année le plus sec depuis 1959. Grâce à ces précipitations, se dirige-t-on vers un été difficile ? La réponse est oui car les pluies de ce printemps n’auront pas été suffisantes pour recharger les nappes d’eau souterraines.
Pire encore, les niveaux des nappes restent majoritairement en baisse par rapport à mars selon le Bureau de Recherches Géologiques et Minières. Les eaux infiltrées dans les sols à la suite des pluies de mai auront surtout servi à humidifier les sols, au seul profit de la végétation. Actuellement plus d’une cinquantaine de départements ont des nappes phréatiques dont le niveau reste inférieur à la normale avec une situation particulièrement défavorable dans le quart sud-est.
Comme cela a été le cas pour l’énergie à l’approche de l’hiver, le président de la République a dévoilé fin mars le plan Eau gouvernemental avec 53 mesures visant à répondre à trois enjeux majeurs : sobriété des usages, qualité et disponibilité de la ressource.
Déjà des incendies majeurs dans le sud
Autre crainte pour l’été à venir : les incendies. Alors que le premier feu majeur de la saison a déjà éclaté mi-avril dans les Pyrénées-Orientales, département le plus touché par la sécheresse, le gouvernement a annoncé un renforcement "inédit" des moyens de lutte contre les feux de forêt après un été 2022 marqué par des incendies majeurs.
Ainsi, neuf avions et hélicoptères bombardiers d'eau supplémentaires seront mobilisés, portant le nombre d'appareils de 38 à 47, ainsi que près de 500 sapeurs-pompiers supplémentaires. Les autorités sont d'ores et déjà en alerte et s'attendent à une saison de feux longue et intense, en témoigne encore l'incendie qui s'est déclaré mardi après-midi dans le secteur de Beaucaire (Gard).
Par ailleurs, dès le 1er juin et jusqu’au mois d’octobre, un bulletin quotidien sera publié par Météo France afin d'informer la population sur les risques d’incendies. Quatre niveaux de vigilance (vert, jaune, orange et rouge) sur le même principe que la vigilance météorologique déjà en vigueur, détailleront la situation département par département. L’objectif est ainsi d’informer les Français sur les zones à risques pour qu’ils puissent adapter leur vigilance durant cette saison qui s’annonce difficile, en particulier dans le Midi méditerranéen.