Peut-on vraiment vivre sans plastique ? Solutions et perspectives.
Le monde actuel est tellement accro au plastique, si bien que notre chère planète Terre en suffoque. Peut-on un jour arriver à vivre sans ces polymères ? Découvrez dans cet article quels sont nos seuls espoirs pour nous en sortir.
Entre 1950 et 2017, une véritable marée de plastique a déferlé sur notre planète, totalisant une impressionnante masse de 9,2 milliards de tonnes. Cela équivaut à plus d'une tonne de plastique pour chaque individu vivant sur Terre aujourd'hui.
Tout simplement accro !
Le plastique est omniprésent, de l'air que nous respirons à l'eau que nous buvons, en passant par les sols que nous cultivons. Sa durabilité est à la fois un avantage et une malédiction : il ne se biodégrade pas facilement, causant des dommages à la nature et à la santé humaine.
Les chiffres sont inquiétants : la production mondiale de plastique a augmenté de manière stupéfiante ces dernières décennies, elle pourra dépasser les 34 milliards de tonnes d'ici 2050. Selon les dernières données de l'OCDE, seulement 10% du plastique produit est recyclé, environ 22% finit par être abandonné dans des décharges à ciel ouvert, brûlé sans contrôle ou rejeté directement dans l'environnement.
Un rapport très controversé du WWF suggère que nous pourrions ingérer entre 0,1 à 5 grammes de microplastiques chaque semaine, tandis que d'autres recherches avancent que nous absorbons annuellement entre 74 000 et 121 000 particules de microplastiques. Plutôt que de se focaliser uniquement sur la quantité totale qu'un individu pourrait avaler, il est essentiel de reconnaître notre exposition quotidienne à ces microplastiques et nanoplastiques, notamment de son omniprésence dans notre chaîne alimentaire. Cette problématique, en constante aggravation, suscite de sérieuses préoccupations quant à son impact potentiel sur la santé à long terme.
Les plastiques sont utilisés dans une grande variété de secteurs en raison de leurs propriétés uniques, notamment leur légèreté, leur durabilité, leur faible coût de production et leur polyvalence. Parmi les principaux secteurs consommateurs de plastiques figurent l'emballage, la construction, l'automobile, l'électronique, l'agriculture, le médical, le textile, les articles de sports et de loisirs, etc.
Où sont les dangers ?
Une étude montre que les émissions de gaz à effet de serre (GES) tout au long du cycle de vie des plastiques conventionnels étaient de 1,7 milliard de tonnes équivalent CO2 (GtCO2e) en 2015, et qu'elles augmenteraient à 6,5 GtCO2e d'ici 2050 selon la trajectoire actuelle. Cela représenterait 15% du budget carbone mondial d'ici 2050, mettant en évidence son impact majeur sur le climat.
Le plastique, sous ses formes variées, a transformé notre vie quotidienne. Ses répercussions vont bien au-delà de la pollution environnementale. Les dangers pour la santé humaine sont aujourd'hui mieux compris, et ils sont alarmants. Des produits chimiques cancérigènes et perturbateurs endocriniens sont libérés dès l'extraction du pétrole ou du gaz naturel, principales sources de plastique.
Le processus de raffinage et de fabrication des plastiques nécessite également l'ajout d'additifs chimiques, dont beaucoup sont nocifs pour l'organisme. En moyenne, les produits plastiques contiennent 7% d'additifs, mais cela peut atteindre jusqu'à 70% pour certains types de plastiques, comme ceux utilisés dans les ballons en PVC. Ces substances chimiques que nous retrouvons dans l'air, l'eau et même nos aliments, peuvent entraîner une série de problèmes de santé.
Parmi eux, l'hyperactivité, le diabète, l'obésité, les troubles de la thyroïde, et même certains cancers sont mis en cause. Malheureusement, il est difficile de connaître exactement la nature et l'étendue de notre exposition aux produits chimiques plastiques, car les fabricants gardent souvent le secret sur les additifs utilisés.
Stopper le problème à la source !
Il est temps de repenser notre relation avec le plastique et de prendre des mesures concrètes. C'est encore possible à condition de stopper le problème à la source : il est urgent de réduire notre production et notre consommation de matière plastique. Les alternatives au plastique passent par plusieurs actions clés :
- Adopter des mesures contraignantes :
- au niveau international, l'ONU s'est réunie pour discuter d'un traité international sur la pollution plastique. L'objectif était de créer un instrument juridiquement contraignant pour lutter contre ce fléau. Il faut continuer le combat même si les discussions n'ont pas abouti, et que le statu quo domine encore. En effet, les exportateurs de pétrole qui fournissent la matière première du plastique, s'opposent fermement à toute réduction de sa production. Vu que de nombreux secteurs économiques dépendent du plastique, l'inertie est grande.
- Certains pays ont déjà pris des mesures interdisant les sacs plastiques ou les microbilles de plastique dans les cosmétiques. Il est important de continuer cet effort pour réduire l'utilisation du plastique.
- Favoriser le recyclage : plusieurs pays ont déjà mis en place des programmes de collectes et de recyclage des déchets plastiques. Il est essentiel de soutenir ces initiatives.
- Encourager l'innovation : des recherches sont en cours pour développer des plastiques biodégradables et des matériaux alternatifs plus respectueux de l'environnement. Il est primordial de continuer d'investir dans cet axe.
- Agir ensemble et persévérer : la lutte contre la pollution plastique est un défi mondial qui nécessite une action collective. Les gouvernements et les citoyens doivent travailler main dans la main afin de réduire significativement l'utilisation du plastique, recycler les déchets et développer des alternatives durables. Il est crucial de persévérer dans ces efforts jusqu'à ce que des solutions efficaces soient mises en place.