Passage à l'heure d'hiver : allons-nous changer d'heure cette année ? Si oui, quand aura-t-il lieu ?

Le dimanche 29 octobre 2023 marquera-t-il à nouveau cette tradition où nous reculons nos montres d'une heure ? Découvrez l'histoire et les enjeux du changement d'heure en France. Allons-nous vraiment passer à l'heure d'hiver cette année ?

Heure d'hiver
Passage à l'heure d'hiver à la fin du mois d'octobre !

Chaque année, les habitants de la France métropolitaine et de nombreux autres pays à travers le monde, ajustent leurs horloges et montres, avançant ou reculant d'une heure, en fonction de la saison. Un acte si routinier, mais qui suscite pourtant de nombreuses questions et souvent des débats passionnés. Le dimanche 29 octobre 2023, la France répétera ce rituel en passant à l'heure d'hiver : à 3 heures, il sera de nouveau 2 heures !

Derrière cette pratique se cache une histoire, des intentions, mais également des critiques. Qu'est-ce qui justifie ce changement bisannuel et quels en sont les véritables impacts sur la société et l'environnement ?

Pourquoi change-t-on d'heure ?

Le concept du changement d'heure a vu le jour bien avant les préoccupations énergétiques du XXe siècle. En réalité, c'est Benjamin Franklin qui a émis cette idée pour la première fois en 1784. Dans une lettre humoristique adressée au Journal de Paris, il suggérait que les Parisiens pourraient économiser des bougies en se levant plus tôt pour profiter de la lumière du jour.

Mais c'est durant la Première Guerre mondiale que le changement d'heure a été officiellement adopté par plusieurs pays, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni, dans le but d'économiser du charbon. La France a suivi cette tendance en 1916. Après diverses interruptions et réintroductions au fil des décennies, le choc pétrolier de 1973 a remis le sujet sur le devant de la scène. La France, comme d'autres nations, a décidé de systématiser le changement d'heure pour réduire la consommation d'énergie.

Le principe est simple : en ajustant l'heure officielle pour qu'elle corresponde davantage à la lumière naturelle pendant les périodes d'activité humaine, il est possible de réduire la nécessité d'éclairage artificiel le soir (heure d'été) et le matin (heure d'hiver). Cela permet non seulement d'économiser l'énergie mais également de réduire les émissions de CO2 liées à la production d'électricité.

Pourquoi un changement d'heure à ces dates précises ?

Le choix du dernier week-end d'octobre pour le passage à l'heure d'hiver, et du dernier week-end de mars pour le passage à l'heure d'été, vise à maximiser la durée de l'ensoleillement pendant les périodes de plus grande activité de la journée. Ainsi, l'idée est de profiter au mieux de la lumière naturelle, en début de soirée pour le printemps et l'été, et en fin de matinée pour l'automne et l'hiver.

De réelles économies d'énergie à la clé ?

Initialement, le principal argument en faveur du changement d'heure était la réduction de la consommation d'énergie. En ajustant notre horloge interne à la lumière naturelle, l'idée était de limiter l'utilisation de sources d'éclairage et de chauffage pendant les heures de pointe. Les premières estimations, notamment celles des années 70 et 80, suggéraient des économies substantielles en matière d'énergie.

Cependant, avec l'évolution du mode de vie et l'apparition de nouvelles technologies, la consommation d'énergie a évolué. Si l'éclairage domestique consomme moins grâce aux ampoules LED plus économes en énergie, l'augmentation des équipements électroniques et l'usage intensif d'appareils tels que les climatiseurs ont accru la demande énergétique.

D'après certaines études, la période de changement d'heure pourrait encore permettre une économie d'environ 0,5% à 1,5% de la consommation d'électricité, ce qui n'est pas négligeable à l'échelle nationale. Néanmoins, il est crucial de mettre ces chiffres en perspective avec l'ensemble de la consommation énergétique du pays et les impacts environnementaux associés. D'autres études ont suggéré que les avantages énergétiques du changement d'heure sont désormais minimes, voire insignifiants, par rapport à d'autres mesures d'efficacité énergétique que l'on pourrait mettre en œuvre. De plus, certains experts estiment que les perturbations liées au changement d'heure (par exemple en matière de santé) pourraient surpasser les bénéfices énergétiques réalisés.

Quels impacts sur le sommeil et la santé ?

La régulation de notre horloge biologique est principalement liée à l'exposition à la lumière naturelle. Tout décalage, même d'une heure, peut avoir un impact sur nos rythmes circadiens, ces cycles internes qui régulent, entre autres, le sommeil, la température corporelle et la sécrétion d'hormones.

Sommeil : lors des transitions horaires, en particulier au printemps lorsqu'on perd une heure, de nombreuses personnes peuvent éprouver des difficultés à s'endormir et à se réveiller. Bien que cela puisse ressembler à une forme légère de "jet-lag", cette perturbation, même si elle est temporaire, peut réduire la qualité et la quantité de sommeil, entraînant une fatigue et une irritabilité accrues.

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Tout décalage dans le sommeil, même d'une heure, peut avoir un impact sur nos rythmes circadiens, ces cycles internes qui régulent, entre autres, le sommeil, la température corporelle et la sécrétion d'hormones.

Santé mentale : des études ont montré que les changements d'heure peuvent également avoir des répercussions sur la santé mentale. Certains individus peuvent être plus sensibles aux modifications de la lumière, ce qui peut influer sur la sécrétion de mélatonine et de sérotonine, des hormones respectivement associées au sommeil et à l'humeur. Il a été observé une augmentation temporaire des cas de dépression après le passage à l'heure d'hiver.

Risques d'accidents : les jours suivant les changements d'heure ont souvent été associés à une augmentation des accidents de la route. La fatigue, la baisse de vigilance ou encore les changements dans les conditions d'éclairage peuvent être des facteurs contributifs.

Santé cardiaque : quelques recherches ont également suggéré un lien entre le changement d'heure et une légère augmentation des infarctus du myocarde, notamment dans les jours qui suivent le passage à l'heure d'été. Cela pourrait être dû à une combinaison de perturbation du sommeil et de stress.

Il convient cependant de noter que si ces impacts existent, ils restent généralement temporaires et peuvent varier selon les individus. Certains peuvent s'adapter rapidement et sans difficulté, tandis que d'autres peuvent ressentir des effets plus prononcés.

Le passage à l'heure d'hiver, puis à l'heure d'été, est une tradition ancrée en France depuis près de cinq décennies. Si les économies d'énergie sont moins significatives aujourd'hui, le débat reste ouvert quant à la pertinence de cette mesure. Quoi qu'il en soit, il est essentiel de comprendre son origine et ses impacts pour mieux l'appréhender et, qui sait, contribuer à son évolution future.

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