Paris 2024 : voici pourquoi l'objectif de réduction de l'empreinte carbone des Jeux ne sera pas tenu !
Selon l'association Les Shifters, le Comité d'organisation des jeux olympiques et paralympiques de Paris (Cojop) a loupé son objectif : celui de diviser par deux l'empreinte carbone des Jeux de 2024 par rapport aux éditions précédentes. Comment l'expliquer ?
Un loupé de plus dans l'organisation des JO de Paris 2024 ? Oui, à en croire le rapport publié le 20 juin dernier par l'association Les Shifters, qui travaille sur la transition énergétique. Dans celui-ci, on découvre que l'objectif de diviser par deux l'empreinte carbone des Jeux de Paris par rapport à ceux de Londres 2012 et de Rio 2016 ne sera pas atteint. Comment expliquer cet échec ?
Les déplacements en avion montrés du doigt
Le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, le Cojop, s'était fixé un objectif extrêmement ambitieux : diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre liées à cet événement, par rapport aux précédentes éditions de Londres et Rio, avec un budget carbone pour les déplacements censé ne pas dépasser 600 millions de tonnes d'équivalent CO2.
Selon les auteurs de ce rapport, Paul Delanoë et Alexis Lepage, c'est un joli raté, même si, concession faite aux organisateurs, ces Jeux auront "la plus faible empreinte carbone" de l'histoire, en raison du choix judicieux de ne construire que très peu d'infrastructures et de se contenter de celles existantes (comme le Stade de France ou Roland-Garros).
Cet objectif de division par deux du budget carbone des JO de Paris ne sera donc pas atteint, notamment en raison des déplacements des spectateurs du monde entier, qui vont alourdir fortement ce bilan, notamment puisqu'ils vont prendre l'avion. Les déplacements des visiteurs internationaux cet été pour venir à Paris représentent environ 1,1 million de tonnes d'équivalent CO2.
En y ajoutant les déplacements nationaux (en France), l'impact carbone des déplacements liés aux JO devrait dépasser les 1,2 millions de tonnes d'équivalent CO2, deux fois plus que prévu, et deux-tiers du budget carbone total fixé par le Cojo. L'association Les Shifters critique d'ailleurs le manque d'action des organisateurs pour réduire l'impact de ces déplacements en avion.
Un chiffrage contesté et des mesures à prendre
Comment cette association a-t-elle estimé ce chiffre ? Tout simplement en parcourant des documents indiquant "le nombre de spectateurs européens et non-européens", mais aussi en extrapolant le nombre de tickets vendus par pays entre Londres 2012 et Paris 2024 (+10% en moyenne).
Un chiffrage évidemment contesté par le Cojop, qui pointe le fait de ne se baser que sur Londres 2012 mais aussi de prendre en compte les visiteurs qui viennent sans ticket. Les organisateurs estiment pour le moment être "en bonne voie" pour tenir leur objectif, avec deux-tiers de visiteurs Français sur un total maximal de 3,1 millions munis d'un billet.
L'association Les Shifters estime que cet événement n'est en aucun cas "durable", et que pour cela, il faudrait adopter des mesures drastiques : la vente de billets aux spectateurs locaux et des pays limitrophes (pour limiter les déplacements en avion et les émissions de CO2), mais aussi la mise en place de "fan-zones décentralisées", sur les différents continents, pour des déplacements plus courts.
Références de l'article :
Paris 2024 : "l'impact" des déplacements internationaux des visiteurs empêchera de diviser par deux l'empreinte carbone des Jeux, selon l'association Les Shifters - France Info
Les émissions générées par les Jeux Olympiques de Paris minorées par le Comité d'organisation ? - L'Équipe
Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 : faire face au défi climatique et énergétique des déplacements internationaux - The Shifters