Paris 2024 : 95% des sites olympiques sont pollués ! La santé des sportifs en danger ?
Des Jeux Olympiques qui ne manquent pas d'air pollué ! Selon une étude publiée par l'association Respire, 95% des sites olympiques en Île-de-France voient leur qualité de l'air dépasser les normes imposées par l'OMS.
"Il faut que tu respires", chantait le groupe Mickey 3D en 2003, mais c'est rien de le dire : à Paris-2024, les sportifs vont respirer, oui, mais sans doute un air bien trop pollué ! C'est ce que dévoile l'association Respire dans une étude : selon elle, 95% des sites sportifs en Île-de-France dépassent les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en termes de qualité de l'air.
Un responsable tout trouvé : le périphérique
Le rapport de l'association détonne, à 6 jours désormais de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris-2024 : les taux de dioxyde d'azote et de particules fines sur 95% des sites sportifs des Jeux sont 3 à 4 fois supérieurs aux recommandations de l'OMS. Le point commun de ces sites ? Être tous situés à proximité du boulevard périphérique parisien, et son important trafic routier.
Pratiquement tous les terrains de sport en région Île-de-France sont surexposés à la pollution de l'air. Une pollution encore plus importante l'été, lorsque les fortes chaleurs s'installent, comme ces derniers jours. En 2023, c'est le terrain de sport en plein air situé porte d'Asnières, entre Paris et Levallois-Perret, qui était le plus pollué, à moins de 10 mètres du périphérique pour la piste d'athlétisme.
Une pollution qui risque forcément d'avoir des impacts sur la santé, des sportifs lambda mais aussi des participants aux JO. Déjà, ceux qui sont habitués à fréquenter ces terrains déclarent souvent jouer moins longtemps pour éviter d'avoir la gorge qui gratte, la tête qui tourne, de tousser voire de subir des crises d'asthme lorsque les voitures circulent et les poussières volent.
Certaines épreuves différées ?
Certains considèrent même que la pollution modifie leurs performances sportives, mais qu'il est tout de même préférable de faire du sport plutôt que de ne pas en faire. Et pourtant, en pleine séance de sport, vous respirez 4 à 10 fois plus de polluants qu'au repos, selon le directeur de l'association Respire, Tony Renucci ! Il s'agit d'une idée reçue.
Le risque pour les sportifs est de développer des maladies respiratoires, neurologiques et cardiovasculaires. Pour certaines épreuves situées sur le Stade de France ou Roland-Garros, géographiquement très proches du périphérique et très exposés, Tony Renucci suggère carrément de les différer, de les reporter, en cas de pics de pollution pendant les Jeux Olympiques.
Preuve que les autorités s'inquiètent de la situation (mais pas encore suffisamment), le village olympique, construit près du périphérique (on ne se refait pas…), a été équipé de purificateurs d'air. Alors que la pollution est la 3ème cause de mortalité en France, ce fléau mériterait d'être déclaré "cause nationale", avec plus d'attention médiatique que certaines baignades dans la Seine...
Références de l'article :
Paris 2024 : la quasi-totalité des sites olympiques en Île-de-France sont trop pollués - France Info
Carte des terrains de sport ouverts du Grand Paris - Respire