Orages : les éclairs sont-ils de plus en plus puissants à cause de l'Homme ?
L'Homme aurait une influence indirect sur la puissance des orages et notamment l'activité électrique les accompagnant. En effet, des taux de pollution élevés semblent favoriser une activité électrique plus importante mais également des éclairs plus puissants.
Selon une étude de l'université James Madison en Virginie, l'Homme a une influence sur l'intensité des orages au cours de l'été et plus particulièrement le nombre d'éclairs présents dans un orage.
La pollution influe sur les orages ?
L'orage est un phénomène naturel pouvant se montrer particulièrement impressionnant et dangereux. Outre les fortes pluies, le vent et les chutes de grêle qu'il peut engendrer, les éclairs sont également un aléa non-négligeable accompagnant ces monstres de la nature.
Des scientifiques de l'université James Madison dans l'État de Virginie aux États-Unis se sont penchés sur l'influence d'un air pollué sur les orages, et notamment l'influence de cette pollution sur l'activité électrique les accompagnant. Leurs résultats ont été récemment publiés dans la revue Atmospheric Research.
Durant les pics de pollution, les molécules d'ozone ou de CO2 s'élèvent dans l'atmosphère avec les courant ascendants des orages. En s'élevant, les particules de pollution forment des noyaux de condensation pour l'humidité présente dans l'orage, créant ainsi de petits granulés de glace et/ou gouttelettes d'eau. En rencontrant des courant de sens contraires dans le nuage (courant ascendants et descendants), celles-ci s'entrechoquent, ce qui crée alors de la friction. Les charges électriques sont alors divisées dans le nuage d'orage, ce qui finit par engendrer des éclairs.
Ce phénomène de friction entre gouttelettes d'eau et granules de glace est rencontré dans chaque orage et est donc un phénomène parfaitement naturel. Toutefois, les scientifiques ont remarqué durant leur étude que les particules de pollution engendraient davantage de noyaux de condensation dans un orage qu'à l'accoutumée, et qui dit plus de noyau de condensation dit plus de friction et donc plus d'éclairs.
Des éclairs plus nombreux et plus puissants !
Pendant trois ans, les chercheurs ont analysé la composition de l'air durant le passage de plusieurs milliers d'orages sur les villes de Washington et de Kansas City. Pour affiner les résultats, l'équipe de scientifiques effectue également des recherches sur une autre ville très polluée, Bangkok, la capitale de la Thaïlande, dont le climat tropical favorise également l'éclosion de nombreux orages tout au long de l'année.
D'après les premières conclusions de l'étude, la puissance des orages et notamment de l'activité électrique est décuplée lors des pics de pollution sur les villes concernées, un phénomène qui s'expliquerait donc par la présence de plus de noyaux de condensations dans le nuage d'orage, ce qui engendre des éclairs plus nombreux mais également plus puissants.
Les chercheurs ont d'ailleurs remarqué que les coups de foudre, ou éclairs nuage-sol, étaient les plus concernés par ce regain de puissance lors des pics de pollution, ce qui peut alors présenter un risque plus important pour les infrastructures mais aussi pour l'Homme.
Ainsi, cette étude met donc en avant l'influence indirecte de l'Homme sur les orages. Lors des pics de pollution, les nuages orageux sont en effet plus à même de produire une activité électrique plus importante, un phénomène qui se rencontre donc plus régulièrement près des grandes villes et agglomérations. Outre des éclairs plus nombreux, ces orages circulant dans une atmosphère très polluée sont également susceptibles de produire des éclairs nuage-sol plus puissants, un phénomène qui peut présenter un risque accru pour la population, notamment lorsque l'on prend en compte que les secteurs les plus pollués sont aussi généralement les secteurs les plus peuplés.