Orages, grêle, inondations : pourquoi la France est-elle touchée par ces phénomènes violents ?
Ce mois de mai se termine sous les orages dans la moitié sud qui est soumise à une instabilité quotidienne depuis plusieurs semaines. S’ils restent localisés, ils sont ponctuellement violents. Pourquoi cette situation perdure ? Et pendant combien de temps encore ? Explications.
Selon l’expression consacrée, les jours se suivent et se ressemblent… Et cette situation est plus que jamais d’actualité en France avec un anticyclone désormais bien installé sur les îles britanniques, apportant un temps calme et ensoleillé dans une large moitié nord. Ce schéma météo domine depuis une dizaine de jours et va être amené à perdurer début juin. Ainsi, soleil et chaleur accompagneront les habitants des régions septentrionales pour la passage à l’été météorologique pendant que plus au sud, les orages font et vont continuer à faire parler d’eux…
Entre dépressions et évolution diurne
Les hautes pressions qui ont boudé le nord et l’ouest du territoire durant une bonne partie de ce printemps protègent désormais ces régions dans la mesure où elles sont littéralement vissées sur le nord-ouest de l’Europe. Elles ont ainsi laissé le champ libre aux dépressions qui circulent des Açores jusqu’au bassin méditerranéen. Vous l’avez compris : c’est donc dans le sud du pays où la masse d’air se montre la plus instable actuellement. Ces petites dépressions apportant un peu d’humidité, elles permettent ensuite à une évolution diurne de se mettre en place.
Cette évolution, fréquente au printemps, se produit à partir de la fin de matinée ou de la mi-journée, lorsque le soleil commence véritablement à chauffer. Lorsque l’air s'échauffe dans les basses couches, il devient plus léger que l'air environnant et s'élève. En prenant de l'altitude, il se refroidit et si l'humidité ambiante est suffisamment importante comme c’est le cas actuellement dans le sud du pays, il y a condensation, c'est-à-dire que des gouttelettes d'eau apparaissent, formant ainsi un cumulus.
Au fil de l’après-midi, les cumulus ont tendance à se multiplier et continuent de gonfler et de se développer de manière verticale : le temps tourne ainsi à l’orage. L'ingrédient primordial pour que ces cumulus deviennent de puissants orages est donc l'humidité : il faut que l'air chaud soit humide pour qu'un maximum de vapeur d'eau puisse se condenser et permettent aux nuages de grossir au fur et à mesure de la journée. Le cumulus va alors s’étirer à des altitudes de 5 000 à 10 000 mètres et devenir un cumulonimbus, raison pour laquelle les orages éclatent principalement en fin d’après-midi et en soirée : c’est ce qu’on appelle l’évolution diurne.
Une situation de blocage qui va persister
Si le schéma actuel n’a rien d’inédit, la situation pourrait tout de même devenir assez remarquable en raison de la persistance de cette instabilité. Mai va se terminer sous les orages entre l’Aquitaine, les Pyrénées, le Massif Central, les Alpes et l’arrière-pays méditerranéen. Le mois de juin débutera de la même manière avec un temps ensoleillé au nord, orageux au sud. La limite entre ces deux types de temps devrait d’ailleurs remonter jusqu’à la Loire à partir du prochain week-end et en début de semaine prochaine.
Pour l’heure, aucun changement n’est entrevu à l’horizon de 8-10 jours. Des orages isolés mais parfois puissants continueront d’éclater dans la moitié sud. Ils pourront s’accompagner de chutes de grêle et de pluies intenses, pouvant provoquer des ruissellements voire des coulées de boue. Si ces intempéries sont malheureusement à l’origine de dégâts par endroits, elles constituent toutefois une bonne nouvelle pour ces régions qui ont un important besoin d’eau à l’approche de l’été…