Nouveau gouvernement : quels dossiers chauds attendent Michel Barnier sur l'environnement ?

Il a promis de dire la vérité sur la "dette écologique" : le nouveau Premier ministre français, Michel Barnier, va devoir répondre à de nombreux dossiers chauds sur l'environnement, sujet qu'il connaît bien en tant qu'ancien ministre dans ce domaine.

Michel Barnier Premier ministre France
Michel Barnier, nouveau Premier ministre français, et ancien ministre de l'Environnement. Photo https://www.flickr.com/photos/eppofficial/, CC BY 2.0 , via Wikimedia Commons.

Habemus Premier ministre ! Il s'agit donc de Michel Barnier, 73 ans, ancien commissaire européen et ancien ministre, notamment de l'Environnement de 1993 à 1995. L'environnement et l'écologie sont donc des sujets que cet homme de droite, membre du parti Les Républicains, a déjà traités. Quels sont les dossiers chauds qui l'attendent en la matière ?

Quelle politique énergétique ?

Après avoir sèchement répondu à son prédécesseur Gabriel Attal sur les "dossiers" que ce dernier lui avait laissés "sur [son] bureau", Michel Barnier a promis aux Français ce jeudi 5 septembre de leur dire "la vérité", notamment au sujet de la "dette écologique qui pèse lourdement sur les épaules de nos enfants".

Le gouvernement Barnier va devoir se pencher sur beaucoup de questions laissées en suspens ces derniers mois : d'abord, quelle politique énergétique pour la France ? Nous avons un an de retard sur notre programmation pluriannuelle de l'énergie, notamment au sujet de la production d'électricité, alors que Michel Barnier est pronucléaire, "un avantage souverain" selon lui.

L'autre dossier important qui attend l'équipe Barnier, c'est la stratégie nationale bas carbone : comment va-t-on réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 50% d'ici 2030 ? Il va falloir rénover les bâtiments, décarboner l'industrie, déployer la voiture électrique, créer des filières de captation du CO2, le tout avec un déficit public qui dérape : bon courage !

Le nouveau gouvernement va aussi devoir faire quelque chose du plan national d'adaptation au dérèglement climatique, en attente de publication, déposé "sur le bureau" de Michel Barnier comme l'a aimablement déclaré Gabriel Attal. Il comporte notamment des mesures d'adaptation à un réchauffement de 4°C d'ici 2100, à propos des vagues de chaleur ou encore de l'érosion.

Barnier, contre l'écologie "punitive"

En 2023, Michel Barnier avait étonné, en déclarant dans une tribune au journal Le Monde être défavorable à toute écologie "punitive" : il a ainsi critiqué la politique environnementale de l'Union européenne, notamment la réduction des pesticides et l'interdiction des véhicules thermiques neufs.

youtube video id=scRzKkc72UA

Selon lui, qui souhaite "plus de liberté" pour les États, ces mesures ont des conséquences considérables pour les industriels, les agriculteurs et les artisans. Lorsqu'il était ministre de l'Environnement entre 1993 et 1995, il avait en tout cas plutôt laissé une belle marque, à travers la loi qui portait son nom : elle avait instauré le principe de précaution et le principe du pollueur-payeur.

L'association de défense de l'environnement Générations futures se souvient même de son passage au ministère de l'Agriculture, sous Nicolas Sarkozy, en saluant sa résistance aux "pressions de la FNSEA" pendant les négociations du Grenelle des pesticides. Sera-t-il capable, personnellement et avec une majorité introuvable, de prendre des mesures ambitieuses ? Affaire à suivre...

Références de l'article :

Michel Barnier à Matignon : les dossiers chauds qui attendent le nouveau Premier ministre sur l'environnement - France Info

"L'Union européenne a intérêt à mener une politique environnementale plus équilibrée et qui laisse plus de liberté aux États" - Le Monde

À la une