Non, les températures de ce début d'été 2023 ne sont pas "normales", loin de là !

Les températures actuelles sont "assez normales" pour un été : ce sont les propos chocs tenus par le Ministre de l'Agriculture Marc Fesneau samedi 15 juillet dernier sur France Inter. Des propos qui méritent quelques explications, car ils sont loin de la vérité, et même faux sur tous les plans.

L'été 2023 déjà plus chaud que 2022

Prenons d'abord le mois de juin dernier, qui est le premier mois de ce qu'on appelle l'été météorologique (qui dure du 1er juin au 31 août). Celui-ci a été le deuxième mois de juin le plus chaud de l'histoire, derrière juin 2003, avec une anomalie de température de +2,6 degrés. Dans certaines villes de la moitié Nord, comme Lille ou Paris, 2003 est même surpassé.

Plus parlant peut-être, si l'on prend l'indicateur thermique national, autrement dit la moyenne des températures sur tout le pays (minimales comme maximales) entre le 1er juin et le 15 juillet, soit sur la moitié de l'été météorologique, alors l'été 2023 est déjà plus chaud que l'été dernier, 2022, considéré pourtant comme étant exceptionnel. 2023 se place pour le moment à la deuxième marche du podium des étés les plus chauds de l'histoire, derrière 2003, avec un excédent de 2,3 degrés.

Une chaleur moins intense mais plus durable

Si nous ne connaissons pour le moment pas de canicule aussi intense qu'en 2022, malgré l'épisode toujours en cours dans le Sud-Est, cette année, la chaleur est beaucoup plus durable, ce qui explique ces moyennes plus élevées que le ressenti du ministre. L'effet est d'ailleurs immédiat sur la température de l'eau en Méditerranée : elle frôle parfois les 30 degrés entre la côte d'Azur et la Corse.

Une chaleur qui n'est peut-être pas terminée, puisqu'après une baisse des températures pour la fin du mois de juillet, le signal des prévisions saisonnières va toujours vers un mois d'août sans doute assez chaud. Affaire à suivre, mais cet été 2023 pourrait bien encore une fois s'avérer historique...