Nappes phréatiques en France au 1er janvier : la situation est-elle toujours aussi favorable ?

C'est l'heure du traditionnel bilan du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) : où en sont nos nappes phréatiques en France en ce mois de janvier 2025 ? La situation s'est-elle dégradée ? Quelles sont les régions encore en manque d'eau ?

Nappe phréatique Normandie prétexte
Voilà à quoi ressemble une nappe phréatique, ici en Normandie (image non contractuelle). Photo Frédéric Bisson, via Flickr.

Après une année 2024 dans le top 10 des plus pluvieuses en France, et un début d'automne très humide, les mois de novembre et décembre ont connu plusieurs périodes sèches : la situation s'est-elle pour autant dégradée du côté de nos nappes phréatiques ? Qu'en est-il en ce mois de janvier 2025 ? Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) vient tout juste de dresser le bilan.

61% des nappes au-dessus des normales

Certes, les pluies n'ont pas été aussi abondantes en novembre et en décembre que les mois précédents, mais les "sols humides, voire saturés d'eau, ont favorisé l'infiltration en profondeur des précipitations", indique le BRGM. La période de recharge a donc repris dans de nombreuses régions, dans 67% des points de mesure, sauf dans le Sud-Est du pays, où les niveaux baissent.

Au total, au 1er janvier 2025, 61% des nappes phréatiques françaises ont un niveau supérieur aux normales, en légère dégradation par rapport à novembre (65%). Une situation toutefois très satisfaisante, avec dans le détail, outre ces 61% au-dessus, 22% des nappes à un niveau comparable aux normales, et 17% sous les normales, essentiellement dans le Sud-Est de l'hexagone.

Dans le Roussillon, où la situation est toujours considérée comme inquiétante avec des niveaux de nappes très bas, mais aussi plus globalement dans les régions méditerranéennes (Languedoc, Côte d'Azur et Corse), les cumuls pluviométriques des deux derniers mois n'ont pas été suffisants. Résultat : cela n'est pas bénéfique à la recharge et le niveau des nappes baisse.

La situation est la même dans le massif des Alpes, mais sa cause est différente : la baisse des nappes est due aux précipitations tombées essentiellement sous forme neigeuse. La recharge des nappes reprendra à la fonte du manteau neigeux, sans doute au printemps ou en cas de gros redoux.

Outre le Roussillon, situation favorable pour la suite ?

Sur l'ensemble du territoire métropolitain, la situation est globalement "légèrement plus favorable" que celle observée au 1er janvier 2024, où 56% des nappes se trouvaient au-dessus des normales. Malgré leur situation dégradée, même les nappes méditerranéennes et celles de Corse possèdent des niveaux supérieurs à ceux de l'an dernier.

Le BRGM estime que cela "permet d'espérer des niveaux satisfaisants en sortie d'hiver" sur la majeure partie du pays, à condition que nous ne connaissions pas une succession de mois très secs. En effet, en hiver, les tendances des nappes dépendent essentiellement de la pluviométrie : en cas de précipitations insuffisantes, la vidange pourrait reprendre et l'état des nappes se dégrader.

Ainsi, dans les zones où les précipitations ont faibli en novembre ou en décembre, la recharge des nappes a déjà été ralentie : c'est le cas des nappes du Massif armoricain et de celles du Nord et du Centre-Ouest du Bassin aquitain. Dans les prochains mois, c'est du côté du Roussillon que les yeux seront braqués : un nouvel été avec des nappes aussi basses serait dramatique...

Références de l'article :

Les nappes phréatiques affichent "des niveaux satisfaisants", sauf dans le sud-est de la France. France Info.

Nappes d'eau souterraine au 1er janvier 2025. BRGM.

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