Face à la menace climatique, cette grande capitale va peut-être devoir déménager !
Va-t-il falloir déplacer l'une des plus célèbres capitales asiatiques en raison du réchauffement climatique ? La menace du grand déménagement plane en effet sur cette mégalopole de 19 millions d'habitants, en raison de la montée des eaux.
Comme l'a fait l'Indonésie en inaugurant une nouvelle capitale, Nusantara, pour remplacer Jakarta, à 40% sous le niveau de la mer et qui s'enfonce de 7,5 cm par an, la Thaïlande pourrait bientôt prendre le même chemin avec Bangkok. La mégalopole, capitale du pays avec ses 19 millions d'habitants, risque en effet d'être engloutie par la montée des eaux, selon certains experts.
Un déménagement forcé, mais préparé ?
C'est dans un entretien accordé à l'Agence France Presse (AFP) qu'un haut responsable des services climatiques de la Thaïlande a annoncé que selon les projections, Bangkok allait inévitablement risquer d'être inondée par l'océan Pacifique avant 2100. Une analyse très alarmante qui pourrait donc amener la ville à déménager, à être transférée pour échapper à la montée des eaux.
Déjà aujourd'hui, la vibrante et dynamique mégalopole, capitale qui ne dort jamais, est victime d'inondations à chaque saison des pluies. Selon cet expert gouvernemental, Pavich Kesavawong, "Bangkok sera sous l'eau si la situation actuelle ne change pas". Au rythme où nous sommes, à +1,5°C de réchauffement, il est probable que la ville ne soit pas capable de s'adapter assez rapidement.
C'est pour cela que la municipalité réfléchit à mettre en place des digues, telles que celles utilisées aux Pays-Bas pour faire face à l'élévation du niveau de la mer. Mais l'hypothèse la plus en vogue actuellement reste un déménagement pur et simple de la cité, en déplaçant et séparant le gouvernement, les commerces et les quartiers d'affaires. Un projet toutefois coûteux : 30 milliards d'euros environ pour la nouvelle capitale créée en Indonésie, sur le même modèle...
Des efforts, certes, mais insuffisants
La Thaïlande est un pays particulièrement touché par les premiers effets du réchauffement climatique : chaleur et sécheresse affectent durement les agriculteurs, tandis que les touristes voient de leurs propres yeux la pollution et le blanchiment des coraux. Le gouvernement s'apprête d'ailleurs à prendre de nouvelles mesures pour préserver ces coraux en fermant des parcs nationaux.
L'enjeu est de protéger les ressources naturelles du pays, pour "sauver notre nature", selon Pavich Kesavawong. Concernant la pollution, des efforts ont été consentis, mais bien insuffisants : le secteur agricole reste encore un grand émetteur de polluants, à travers le brûlage de résidus de récoltes.
Dans quelques mois, une première loi thaïlandaise sur le changement climatique, mise en sourdine depuis la pandémie de Covid-19, pourrait voir le jour : elle s'attaque avec courage à tous les sujets environnementaux, notamment celui du prix du carbone. Espérons qu'elle soit votée, pour que la Thaïlande puisse atteindre son objectif écolo de neutralité carbone en 2050...