Mois de mai record : le plus chaud et le plus sec jamais enregistré !
Avec l’arrivée de l’été météorologique, l’heure est au bilan du printemps et du mois de mai. Ce dernier a battu quasiment tous les records en devenant le plus chaud et le plus sec jamais mesuré à l’échelle nationale.
Ce que nous savions déjà est désormais confirmé par les chiffres : ce mois de mai a été particulièrement atypique et nous a directement fait passer de l’hiver à l’été, avec de nombreux records à la clé. La raison principale de cette situation météorologique exceptionnelle s’explique par la position de l’anticyclone. Celui-ci est régulièrement venu se positionner sur la France ou à proximité, favorisant alors des remontées de masses d’air chaud venues du Sahara. Les températures ont alors connu plusieurs pics tandis que les précipitations se sont faites rares, se manifestant principalement sous les orages.
Des températures à des niveaux inédits
Avec une température moyenne, également appelée indicateur thermique national, de 17,8°C, l’anomalie thermique a atteint en mai 2022 + 2,7°C par rapport à la normale calculée sur la période 1981-2010. Depuis le calcul de cette moyenne en 1959, c’est tout simplement du jamais vu. Le précédent record de 16,9°C et datant de mai 2011 est ainsi littéralement pulvérisé de près d’un degré. Sur la troisième marche du podium, c’est le mois de mai 1999 qui s’installe avec un indicateur de 16,8°C. Pour rappel, la normale en mai calculée à partir de 30 stations météo représentatives s’établit à 15,1°C quand celle de juin atteint 18,3°C, soit à peine un demi-degré de plus que mai 2022 !
Selon Météo-France, l’anomalie thermique la plus marquante a été enregistrée à l’observatoire du Mont Aigoual à 1567 mètres d’altitude (Gard), cette station possédant quelques 126 années de mesures continues. La température moyenne en mai 2022 a atteint 11,5°C, c’est 4,6°C de plus que la normale et 1,4°C plus chaud que le précédent record de 1922. Par ailleurs, pour la première fois de leur histoire quasi-centenaire, les stations météorologiques de Perpignan (Pyrénées-Orientales), de Nîmes (Gard) et Montélimar (Drôme) ont vu leur moyenne atteindre la barre des 20°C en mai, un événement jusqu'ici inédit.
Aggravation de la sécheresse dans de nombreuses régions
Outre ces températures hors norme, les précipitations ont également brillé mais par leur absence. À l’échelle nationale, le cumul moyen atteint 29,3 mm quand la normale est de 80 mm ! Le déficit est ainsi de 63 %, soit 18 % de moins que le précédent record détenu par mai 1989 avec un cumul moyen qui était alors de 34 mm. Quelque 23 départements ont ainsi connu leur mois de mai le plus sec, en particulier entre les Pyrénées et l’Alsace, en passant par le Limousin, une partie de l’Occitanie et de la vallée du Rhône mais aussi les Alpes-Maritimes.
La palme du département le plus sec revient au Gard avec un déficit avoisinant les - 90 % tandis que le plus humide (ou le moins sec) est la Mayenne avec un manque de pluie de l’ordre de - 21 %. Conséquence directe de ces précipitations aux abonnées absentes, la plupart des départements affiche un indice d’humidité des sols largement inférieur à la normale et parfois proche de ce que l’on observe habituellement à la mi-août. C’est même du jamais vu en Provence et dans le Languedoc.
Malgré les orages annoncés en fin de semaine et au cours du week-end de la Pentecôte, aucune amélioration n’est attendue sur le front de la sécheresse. La chaleur restera également d’actualité avec des valeurs parfois supérieures à 35°C attendues dans le sud-est samedi, et parfois proches des records en Corse.