Microplastique, mégots, emballages, le lac Léman est très pollué...
La pollution des plages qui sillonnent le lac franco-suisse est jugée "préoccupante" par l'Association de sauvegarde du Léman. Emballage plastique, mégots et fibres textiles souillent l'eau et les plages.
L'eau et les plages du lac Léman sont très polluées selon une étude menée en 2021 et 2022 sur 25 plages autour du lac franco-suisse. Les résultats révèlent que le niveau de pollution est "préoccupant". Le lac serait pollué par des emballages plastique, du microplastique, des mégots de cigarettes ainsi que des fibres textiles.
Ce mardi 20 août, la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (Cipel) - un organisme franco-suisse chargé de surveiller la santé du lac - a annoncé que l'état du lac et de ses plages, du côté français comme du côté suisse, était dans une situation alarmante et qu'il était nécessaire de prendre des mesures adéquates afin de le protéger.
À la demande de la commission, l'Association franco-suisse pour la sauvegarde du Léman (ASL) a étudié l'eau deux années de suite, permettant de révéler "l'ampleur de cette pollution". Le lac Léman est le plus grand lac d'Europe occidentale. L'association a prélevé des échantillons sur 25 plages de France et de Suisse autour du Léman.
Les résultats du rapport, surnommé "Pla’stock", prouvent qu'il y a en moyenne 7 600 particules de microplastiques (0,3 mm à 5 mm de longueur) par m2. Les deux organismes chargés de l'étude affirment qu'il s'agit d'un chiffre "préoccupant". Les chercheurs ont également analysé la nature des polluants trouvés dans l'eau.
Dans 60% des cas, les particules sont des fibres textiles synthétiques. D'où proviennent-elles ? Ces fibres sont relâchées lors du lavage des vêtements en machine ou simplement avec le temps et l'usure, les tissus perdent quelques petites peluches qui finissent... dans l'eau ! En ce qui concerne les 40% restants, il s'agit de fragmentation de macroplastiques.
Les macroplastiques sont tous les morceaux de plastique dont la taille est supérieure à 5 mm. Ces macroplastiques sont donc visibles à l'oeil nu et ont été dénombrés par les 100 bénévoles qui participaient à l'étude. La majorité de ces plastiques de petite taille était très fragmentée et mesurait moins de 2,5 cm, si bien que plus de la moitié des objets récoltés n'étaient plus identifiables.
Les 3 éléments le plus souvent identifiés sur les plages étaient : les emballages de nourriture, les mégots et les granulés plastiques industriels. Sur les 25 plages analysées, la moitié d'entre elles accumulent des macroplastiques. En revanche, dans leur rapport, les scientifiques insistent que le fait qu'une "légère baisse des quantités en regard des précédents recensements" est observée.
Malgré cette baisse, la pollution plastique menace l'environnement et l'écosystème du lac Léman. Dans une étude précédente menée entre 2021 et 2022 par la Cipel, les auteurs évoquaient une "bioaccumulation significative des microplastiques dans les poissons du Léman". Les microplastiques transportent des polluants comme des métaux lourds.
Malgré leur taille minuscule, ces particules augmentent la toxicité des plastiques et nuisent aux organismes aquatiques. Les 2 organismes préconisent des mesures pour limiter la pollution du Léman. Ils recommandent d'utiliser des sacs de lavage anti-microfibres, de privilégier des textiles durables et de meilleure qualité et de réduire la fréquence des lavages et de laver à basse température.
L'Union européenne a mis en place des mesures pour lutter contre la pollution textiles et notamment l'installation obligatoire de préfiltres sur les machines à laver d’ici 2025. Malheureusement, le gouvernement de la basse du parlement de la Suisse a refusé de mettre en place une telle loi...
Sources : LeParisien/Libération