Des microbes très particuliers se développent peut-être dans votre lave-vaisselle : sont-ils dangereux ou utiles ?
Cela ne va pas vous plaire, mais certains appareils électro-ménagers comme les lave-vaisselle abritent peut-être des microbes très particuliers, les "extrêmophiles" : comment les repérer chez vous ? Ont-ils une utilité ou sont-ils dangereux ?
Certains environnements insolites de votre domicile contiennent peut-être des microbes "extrêmophiles", capables de résister à des conditions extrêmes de température ou d'acidité. C'est le résultat étonnant des recherches menées par des scientifiques américains : où trouver ces microbes ? Sont-ils dangereux ? Ont-ils une utilité quelconque ? Séquence explications.
Couleurs, odeurs ou textures inhabituelles
Ces recherches étaient au départ destinées à trouver des microbes éventuellement dotés de propriétés dépolluantes. C'est en se tournant vers certains lieux insolites des domiciles que ces scientifiques ont repéré ces microbes "extrêmophiles" : dans le lave-vaisselle, le chauffe-eau, le micro-ondes, le climatiseur ou le pommeau de douche, là où les températures sont élevées.
Tous ces milieux sont en effet susceptibles d'abriter des "extrêmophiles", c'est-à-dire des microbes capables de résister à des conditions extrêmes de température et d'acidité. Ils se développent souvent dans des milieux considérés comme hostiles, et acquièrent des propriétés uniques pouvant être utilisées par l'industrie biotechnologique dans la lutte contre le changement climatique.
Pour aider ces scientifiques à les retrouver, les volontaires peuvent aux États-Unis s'inscrire à la "Campagne Extrêmophile" et prendre des photos de "toute croissance microbienne étrange" à leur domicile, facilement repérable par des substances visqueuses, des croûtes, des formes filandreuses, ou plus globalement des couleurs, odeurs ou textures inhabituelles.
Des microbes capteurs de CO2 ?
Les plus investis pourront même renvoyer un kit ADN par la poste, pour que les résultats soient ajoutés à une base de données. L'objectif est de trouver le prochain micro-organisme capable de dépolluer l'environnement des métaux lourds ou encore de capter le CO2 (le dioxyde de carbone) de l'air, responsable du réchauffement climatique.
Puisque ces environnements communs imitent les conditions extrêmes qu'on l'on trouvera dans la nature dans quelques décennies avec le réchauffement (hausse des températures et acidification des océans et des sols), ils sont susceptibles d'abriter des microbes qui pulluleront dans cette époque future, et qui seront peut-être capables d'absorber notamment le carbone.
Déjà en 2022, au large de l'île italienne de Vulcano, où du CO2 s'échappe par bulles des cheminées volcaniques des fonds sous-marins, une équipe de chercheurs avait découvert une cyanobactérie capable d'absorber efficacement ce CO2 "comme n'importe quel autre microbe connu".
Ces "extrêmophiles" sont donc à préserver, n'ont pas de dangerosité si nous les manipulons avec précaution et sont peut-être une solution d'avenir : une technologie, celle du captage microbien du carbone, qui n'en est toutefois qu'à ses balbutiements. Elle est coûteuse, et il faudra surveiller qu'elle ne permette pas aux grands industriels de continuer à polluer...
Références de l'article :
Votre lave-vaisselle abrite peut-être des "extrêmophiles", ces microbes peuplant les milieux hostiles - Geo
Scientists say the slime in your dishwasher could unlock a solution to global warming - CNN