Météo : où est donc passé l'hiver ?
Cela ne vous a pas échappé, les conditions sont loin d’être hivernales depuis le début de la saison d’hiver. Comment expliquer l’absence de froid et de neige sur la France ?
Si l’hiver n’a commencé officiellement que le 21 décembre, il est coutume en météorologie de considérer l’ensemble du dernier mois de l’année comme le premier de l’hiver. Or, décembre 2019 s’est révélé doux voire très doux...
Et ce début d’année 2020 marque la poursuite de cette tendance. Il y a encore quelques jours, on relevait près de 20°C dans les Landes. Sans oublier le peu de neige en moyenne montagne, et son absence la plus totale en plaine. Alors comment expliquer cet hiver pour l’instant presque inexistant sur la France ?
Des excédants de températures très marqués
Si le premier mois (officieux) de l’hiver a permis de recharger en grande partie les nappes phréatiques en raison d’un excédant de précipitations, il a également été marqué par un fort excédant de températures.
Le bilan à l’échelle de la France s’élève à +2,4 degrés, avec des excédents vraiment très importants sur le centre du pays : +3,3°C par rapport à la normale à Clermont-Ferrand, +3,2°C à Lyon et Mâcon. Noël a par ailleurs été extrêmement doux dans le sud, avec jusqu’à 21°C à Leucate le 24 décembre.
Quant à la première dizaine du mois de janvier, il n’y a quasiment pas eu de changements côté mercure. La douceur fut toujours aussi nette sur la plupart du pays, notamment à l’ouest. Le jeudi 9 janvier, on a par exemple relevé jusqu'à 15°C à Vichy, 17°C à Bordeaux, 19°C à Tarbes et 20°C à Dax dans les Landes.
En montagne, les chutes de neige sont rares depuis les fêtes. S’il a neigé en assez bonne quantité début décembre à haute altitude sur les Alpes et les Pyrénées, les stations de basse altitude font grise mine. Sur les Vosges par exemple, il n’y a quasiment rien, y compris sur les crêtes les plus hautes...
Un flux d'altitude beaucoup trop doux
Le mois de décembre a été marqué par un courant océanique très perturbé, responsable de la grande douceur qui a prévalu presque tout le mois. L'air en provenance de l'Atlantique, chargé en humidité et en vent, a maintenu des températures supérieures aux normales de saison.
Depuis les fêtes, le champ de pression est essentiellement anticyclonique, mais ce dernier laisse souvent passer de l’humidité, se traduisant par des journées de grisailles ou par de petites perturbations ponctuelles. Dans cette configuration, si des gelées matinales sont possibles, là où le soleil perce l'après-midi les températures grimpent aisément.
Au final, le flux reste bloqué au sud-ouest, d'où une douceur qui perdure et qui devrait encore perdurer un petit moment. En effet, selon les modèles météorologiques à long terme, il n'est pas prévu de changement de masse d'air avant le 20 janvier. Au delà, quelques scénarios vont dans le sens d'un retour du froid mais cela peut encore largement évoluer...