Météo et énergie : vers un hiver très difficile en montagne ?
Dans un contexte de forte hausse des prix de l’énergie et alors que la neige se fait attendre en montagne, les stations de ski s’attendent à un hiver difficile et ce, après deux années marquées par la pandémie de COVID-19. Le point sur la situation à un mois du lancement de la saison de sports d’hiver.
Alors que le mois d’octobre a été le plus chaud jamais observé en France, novembre est arrivé avec son lot de perturbations pluvieuses, venteuses et parfois neigeuses ! Ainsi, l’or blanc a fait une apparition remarquée en moyenne montagne, principalement dans les Pyrénées, les Alpes et le Massif Central. Seulement voilà, la neige est tombée en faible quantité et surtout, avec le retour de la douceur cette semaine, elle fond déjà. Pas de quoi pouvoir skier de manière imminente, d’autant que les températures actuelles ne permettent pas la mise en route des enneigeurs… Le début de saison s’annonce ainsi compliqué, y compris pour les stations de haute altitude comme Val Thorens qui a pourtant prévu d’ouvrir son domaine le 19 novembre prochain.
Vers un hiver froid mais sec…
Les dernières tendances saisonnières confirment ce que l’on évoquait ici dès le début du mois de septembre : l’hiver 2022-2023 s’annonce plus froid que la normale, mettant ainsi fin à une série de 9 hivers consécutifs avec une anomalie thermique positive. Le dernier trimestre décembre-janvier-février avec un déficit de température remonte à l’hiver 2012-2013 où l’anomalie a atteint -0,8°C par rapport à la normale. En lisant cela, nombreux seront ceux à se dire que cela se présente plutôt bien pour les stations de sports d’hiver avec une saison 2019-2020 avortée en raison de l’arrivée de la pandémie suivie d’une saison blanche puis d’une autre encore perturbée par les restrictions liées au COVID-19.
Seulement voilà : si le froid (sans être exceptionnel) sera présent cet hiver, les précipitations et donc les chutes de neige vont manquer. En effet, lorsque les températures sont inférieures à la normale à cette période de l’année, c’est souvent signe de hautes pressions. Et qui dit anticyclone, dit temps sec. Selon les dernières projections, le temps sera plus sec que la normale en décembre avec un anticyclone positionné sur le Proche Atlantique. Même constat le mois suivant avec des hautes pressions s’étendant jusqu’en Europe centrale, avec probablement un froid plus marqué en début d’année. Février ressemblera quant à lui au mois de décembre. Ces situations anticycloniques d’hiver seront également propices aux inversions de températures : ainsi, les nuits seront plus froides dans les vallées qu’en altitude où les valeurs pourraient rester positives, un signal supplémentaire pour un hiver compliqué.
Des stations tourneront au ralenti
Outre une météo potentiellement peu favorable, l’inflation inquiète également les stations. Avec l’explosion des tarifs de l’énergie, que ce soit l’électricité ou le gaz, et avec une consommation pour les équipements très importante, certaines ont tiré la sonnette d’alarme sur une possible non-ouverture. Le bouclier tarifaire ayant été depuis étendu aux professionnels, toutes les stations ouvriront mais il va tout de même falloir s’adapter. Ainsi, elles vont réduire leurs services pour chercher à diminuer les factures d’énergie. Parmi les solutions trouvées, Peyragudes a fait le choix de réduire sa saison en fermant le 26 mars prochain plutôt qu’en avril.
La station de Pelvoux-Vallouise, dans les Hautes-Alpes, va elle réduire la vitesse des remontées mécaniques (télésièges et téléskis). De son côté, Puigmal 2900, dans les Pyrénées-Orientales, les fermera du lundi au mercredi, en dehors des vacances scolaires. D’autres pour ne pas dire la plupart ont également choisi d’augmenter le tarif des forfaits d’environ 5 % pour amortir les coûts de l’énergie. C’est notamment le cas au Mont-Dore (Puy-de-Dôme), à où le forfait passe de 42 à 44 €par jour. À Orcières Merlette (Hautes-Alpes) et Isola 2000 (Alpes-Maritimes), le forfait augmentera de plus de 2 € quotidiennement tandis qu’à Saint-Lary-Soulan (Hautes-Pyrénées), il sera en hausse de plus de 3 €.