Météo 2019 : une pluie de vigilances rouges !
Si ce n’est pas un record absolu, l’année 2019 restera marquée par cinq épisodes météorologiques qui ont valu le déclenchement d’une vigilance rouge, dont pour la première fois pour "canicule".
La vigilance rouge est le niveau maximal du système de vigilance météorologique, mis au point par Météo-France depuis le début des années 2000. La couleur rouge constitue le quatrième niveau de la vigilance, sur une échelle qui en compte donc quatre. Selon Météo-France, la vigilance rouge indique des « phénomènes dangereux d’une intensité exceptionnelle ».
Et de fait, la vigilance rouge n’a été déclenchée qu’à de rares reprises depuis le début des vigilances météo. 2019 marque la première année où la vigilance rouge pour canicule a été déclenchée. Autre record, celui du nombre de départements en vigilance rouge simultanément. En revanche, 2014 reste l’année où la vigilance rouge a été déclenchée le plus de fois (9 fois contre 6 en 2018 et 5 en 2019).
Retour sur les épisodes marquants de vigilance rouge de cette année 2019.
Première vigilance rouge canicule de l’histoire
Le 27 juin 2019 à 16h, pour la première fois, Météo-France déclenche une vigilance rouge pour le phénomène « canicule ». Jamais un épisode de fortes chaleurs n’avait été couvert par une vigilance rouge.
En effet, lors de la canicule de 2003, la vigilance météo ne couvrait pas encore le phénomène « canicule ». C’est suite à cette canicule exceptionnelle que les pouvoirs publics ont rajouté « canicule » et « grand froid » à la liste des phénomènes météorologiques couverts par la vigilance.
Cette première vigilance rouge de l’histoire concernait les départements Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault et Vaucluse pour un pic de chaleur exceptionnel se produisant le 28 juin. A cette date, le record absolu de chaleur en France est tombé, avec jusqu’à 45.9°C à Gallargues-le-Montueux (Gard). Cette vigilance rouge a pris fin le 29 juin au matin.
Un mois plus tard seulement, le 24 juillet 2019, les autorités annoncent en milieu d’après-midi lors d’une conférence de presse, la mise en place d’une vigilance rouge pour 20 départements du nord de la France. Il s’agit à ce jour du record de nombre de départements en vigilance rouge simultanément.
L’ensemble des départements des régions Haut-de-France et Île-de-France sont concernés, ainsi que les départements Eure, Seine-Maritime, Eure-et-Loir, Loiret, Yonne, Aube et Marne.
Le lendemain, Paris bat son record absolu de chaleur avec 42.6°C. Lille dépasse pour la première fois la barre des 40°C avec jusqu’à 41.5°C. De nombreux records absolus de température minimale sont également dépassés. Avec un indicateur thermique national de 29.4°C, le 25 juillet 2019 arrive au même niveau que le 5 août 2003. L’alerte rouge fut levée le 26 juillet.
Trois vigilances rouges pluies-inondations à l’automne
Après cet été caniculaire et un début d’automne bien sec, la situation météo bascule à partir du mois de novembre sur la France.
Aussi, le 23 novembre 2019 à 16h, Météo-France place les Alpes-Maritimes et le Var en vigilance rouge pour le phénomène « pluies-inondations ». En effet, les sols sont alors saturés par de précédents épisodes pluvieux et on attend 200 mm supplémentaires la nuit suivante. Les inondations sont alors catastrophiques dans certains secteurs, avec une crue historique de l’Argens et de nombreux quartiers sous les eaux à Hyères et Fréjus.
15 jours plus tard seulement, Météo-France place à nouveau ces deux mêmes départements en vigilance rouge « pluies-inondations ». Un nouvel épisode méditerranéen frappe la région, alors que les sols sont toujours saturés. Six personnes perdent la vie, dont trois secouristes dans un crash d’hélicoptères.
La dernière vigilance rouge de l’année s’est établie les 13 et 14 décembre 2019, sur le seul département des Pyrénées-Atlantiques. Un épisode pluvieux touche le sud-ouest, alors que là aussi les sols sont saturés et un redoux affecte les Pyrénées. En conséquence, le Gave d’Oloron connaît une crue exceptionnelle. Cette vigilance rouge portait uniquement sur le phénomène « crues », et non la pluie comme les deux précédents.