Santé mentale : Mentalo, l'application mobile au service des jeunes ! De quoi s'agit-il ?

En mai 2024, les chercheurs de l'Inserm et de l'Université de Paris Cité lancent une grande enquête sur la santé mentale des jeunes Français, nommée le projet Mentalo. Une étude nationale d’une durée d’un an, ayant pour but de comprendre et d’évaluer le bien-être des 11-24 ans.

La pandémie a souligné le mal-être des jeunes

C’est en mai 2024 que le projet Mentalo est lancé. En effet, la santé mentale se révèle être une problématique de taille en France, notamment après la crise sanitaire. Maria Melchior, directrice de recherche Inserm à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique à Paris, cible une catégorie en particulier. « En France, les données de soins et de nombreuses enquêtes suggèrent une dégradation de la santé mentale des jeunes, accentuée par la Covid-19 et les confinements ». Elle évoque également plusieurs raisons à cette négativité ambiante actuelle : la situation socio-économique, les guerres dans le monde, la question climatique…

15% des 11-24 ans présentent un risque de dépression

Face à cette morosité et au manque d’informations concrètes sur le sujet, une vaste enquête nationale est menée pour comprendre ce qui dégrade le bien-être des jeunes Français. L’étude « Mentalo », conduite par Karine Chevreul, médecin en santé publique et directrice de l’unité Évaluation et recherche en services et politiques en santé pour les populations vulnérables (Eceve) à Paris a pour objectif de distinguer « pourquoi certains [jeunes] sont résilients, tandis que d’autres sont vulnérables ».

Les jeunes répondent quand ils veulent, depuis un téléphone ou ordinateur

Plus de 300 personnes (du collégien au jeune actif) ont participé à l’élaboration des questions, ce qui permet une immersion complète dans leur quotidien. Fait étonnant, les chercheurs s’aperçoivent que certaines subtilités n’avaient pas été prises en compte dès le départ. Grâce à leur participation, les jeunes ont rectifié le tir.

« Pour eux, certains sujets rendent triste et d’autres mal ; une différence que nous ne faisions pas. Or, par exemple, les grands incendies qui tuent les animaux les rendent tristes, mais ne les préoccupent pas », explique la médecin. Les écrans, le type de vidéos regardées ou encore, le sommeil, sont autant de composantes essentielles à l’étude.

Une participation totalement anonyme

L’objectif premier : voir 50 000 personnes répondre aux questionnaires d’ici mai 2025. Les chercheurs veulent suivre les participants sur le long terme, afin d’avoir une vision précise de la situation. Ainsi, l’étude s’étend sur un an durant lequel les participants doivent répondre à plusieurs questions huit fois dans l’année.

Mentalo est accessible facilement, depuis un mobile ou un ordinateur

Les questions sont clairement rédigées pour comprendre ce mal-être présent chez cette tranche de la population. Ils sont interrogés sur leur humeur actuelle, sur ce qu’ils font quand ils ont besoin de soutien ou encore, s’ils en parlent à quelqu’un de leur entourage, tout simplement. L’intérêt de poser ces questions à différentes périodes de l’année est simple : observer l’évolution de leur bien-être.

De Marseille à Strasbourg, en passant par Lyon ou encore Bordeaux, tous les jeunes peuvent participer. Pour les inciter à prendre part à cette étude, un système de récompenses a été mis en place, comme des places pour des évènements culturels et sportifs. Les jeunes peuvent s’inscrire jusqu’au mois de mai. Quant à l’étude, elle se terminera à la fin de l’année 2026. La suite est déjà planifiée : le lancement, début 2025, de l’application mobile MentalPlus, qui proposera des solutions aux problèmes identifiés grâce à Mentalo.