Marseille : le chaos entre grève des éboueurs, départs de feu, tempête
La cité phocéenne est à la une de l’actualité depuis quelques jours en raison d’une grève des éboueurs qui dure. Or, avec le retour du mistral, la situation n’est plus tenable pour les habitants et devient même dangereuse.
"Le ras-le-bol", "Les poubelles de la discorde", "Ça suffit !" : les titres à la une de la presse régionale en Provence se sont multipliés ces derniers jours pour qualifier la situation vécue par les Marseillaises et les Marseillais dans un conflit opposant les éboueurs à la Métropole et qui semble s’enliser. Ainsi, depuis deux semaines, quelque 3000 tonnes de déchets se sont accumulés dans les rues de la ville qui ressemble aujourd’hui à une gigantesque poubelle à ciel ouvert. Pire encore, le vent s’en est mêlé depuis lundi, compliquant encore un peu plus la situation.
En effet, avec la formation d’une dépression dans le golfe de Gênes, le vent s’est levé dimanche pour souffler en tempête depuis lundi. Les rafales ont alors atteint 100 km/h à l’aéroport de Marignane en soirée. Rebelote ce mardi avec cette fois-ci des pointes à 110 km/h entre la fin de matinée et la mi-journée. Non loin de là, il a même atteint des valeurs exceptionnelles avec quelque 171 km/h relevés à la station météo de La Ciotat, un record pour un mois de janvier. Bien que faiblissant légèrement ce mercredi, des pointes à près de 100 km/h restent possibles.
Conséquence de ce vent tempétueux de secteur nord à nord-ouest, des centaines de tonnes de déchets sont balayés et transportés vers le sud pour alors se retrouver dans la mer. Ces dernières heures, l'association de défense de l'environnement "1 déchet par jour" a lancé un cri d'alerte, s’inquiétant pour la santé des Marseillais. Selon elle, "si les habitants se mettent à manger des poissons nourris aux déchets, cela risque de poser quelques problèmes de santé publique." Dans une pétition en ligne qui dépasse les 30.000 signatures, l’association demande à la Métropole d’agir au plus vite.
Par ailleurs, plusieurs départs de feu ont été observés ces dernières heures. Des incendies de poubelles, dont les origines sont inconnues, ont dû être éteints par les marins-pompiers alors que le mistral les attisait. En octobre dernier, la météo avait également eu un impact sur la grève des éboueurs qui était une nouvelle fois au cœur de l’actualité. Des pluies torrentielles avaient ainsi charrié jusqu'à la mer des tonnes de déchets amoncelés dans les rues, provoquant une véritable catastrophe écologique. Des centaines de bénévoles s'étaient alors mobilisés pour nettoyer les plages de la ville.
Si le paramètre aggravant qu’est le vent ne sera plus d’actualité à partir de jeudi, les conditions pourraient bien rester chaotiques avec un dialogue et des négociations au point mort entre les deux parties. Face à cette situation, le maire de la ville a indiqué faire intervenir des sociétés pour ramasser les poubelles dans les rues où la situation devient dangereuse.