Marseille : après les inondations, les plages envahies de déchets
Après les intempéries, la catastrophe écologique… Quelques heures après les inondations qui ont touché les Bouches-du-Rhône, des tonnes de déchets ont envahi les plages de la cité phocéenne. Et la situation ne devrait pas s’arranger avec la levée du mistral.
Au lendemain des inondations qui ont touché Marseille et plus largement les Bouches-du-Rhône, l’heure était au constat des dégâts et au nettoyage ce mardi alors que le soleil avait fait son retour dans le sud-est. Si la situation s’était donc très nettement améliorée, en Méditerranée, elle était tout simplement catastrophique d’un point de vue écologique car avec les pluies diluviennes de lundi et après une semaine de grève des éboueurs, des rivières de déchets ont rapidement envahi les rues pour se déverser en mer. Un désastre pour l’écosystème alors que le coup de mistral attendu ces prochaines heures dispersera encore un peu plus ces tonnes de détritus dans le Grande Bleue.
Des torrents de déchets dans les rues jusqu’à la plage
Désolation, choc, colère… Les mots ne manquent pas pour qualifier l’état d’esprit des Marseillais au lendemain des inondations majeures qui ont touché l’est de leur ville. Alors que les dégâts causés par les pluies torrentielles ont été importants avec des centaines d’habitations inondées, des dizaines de voitures emportées, plusieurs routes et maisons effondrées, le réveil a été particulièrement douloureux ce mardi. En effet, les tonnes de déchets non ramassés à cause de la grève des éboueurs, accumulés dans les rues de Marseille, d’Aubagne et de la communauté urbaine depuis une semaine, ont été transportées par l’Huveaune en crue et les réseaux pluviaux jusqu’à la mer. Ce phénomène est malheureusement bien connu des habitants, se traduisant par une interdiction de baignade au lendemain d’orages durant la saison estivale.
Mais cette fois, avec les précipitations exceptionnelles de lundi et les quelque 200 mm tombés en quelques heures, la pollution revêt une toute autre ampleur car les quantités de déchets emportés sont bien plus importantes. Des tonnes de bouteilles en verre ou en plastique, des cartons, des canettes, des ferrailles et même des pneus recouvrent désormais les plages de la cité phocéenne et ce, malgré plusieurs nettoyages quotidiens. Pire encore, avec une mer formée et de fortes vagues, ces déchets sont charriés par la Méditerranée et emportés vers le large. Et les spécialistes sont unanimes : une part importante d’entre eux finira au fond de la mer…
Violent coup de mistral mercredi, jusqu’à 120 km/h
C’est donc un véritable désastre écologique qui vient clore cet épisode d’intempéries, un désastre qui est loin d’être terminé puisque c’est désormais le vent qui va compliquer la situation. En effet, un épisode de mistral et de tramontane va se mettre en place à partir de mardi soir avec des rafales atteignant dans un premier temps les 60 à 70 km/h en rafales. Dans la matinée de mercredi, le vent continuera de se renforcer, soufflant alors jusqu’à 110 voire 120 km/h dans le domaine du mistral et sur les caps exposés. Dans les environs de Marseille, les valeurs maximales seront généralement comprises entre 70 et 90 km/h.
Ce puissant vent de nord-ouest va avoir deux conséquences. Il va non seulement continuer à emporter les déchets en direction de la mer mais aussi et surtout disperser tous ceux qui ont gagné le littoral, étendant et aggravant alors la pollution marine. D’ici là, quelque 650 agents sont chargés de nettoyer les plages et les quartiers inondés, afin de limiter l’amoncellement des déchets en direction de la côte.