Manque de neige et douceur : menace pour les stations de ski ?
Alors que la 1ère quinzaine de décembre a été marquée par un froid vif et des chutes de neige parfois abondantes en montagne, la situation a radicalement changé. Ainsi, certaines stations se retrouvent en difficulté en plein cœur des vacances de Noël…
L’hiver météorologique avait pourtant démarré de la meilleure des manières… Avec de fréquentes chutes de neige et des gelées marquées, conduisant à des journées sans dégel en altitude, tous les ingrédients étaient réunis pour que la saison de sports d’hiver démarre en trombe. Malheureusement, tous les massifs n’ont pas été gâtés de la même manière et puis, la masse d’air a radicalement changé en début de semaine avec le retour d’un flux de sud-ouest d’origine océanique, synonyme de grande douceur et de précipitations se produisant sous forme liquide à tous les étages. La fin d’année s’annonce ainsi compliquée en montagne.
Un enneigement souvent déficitaire
Avec un enneigement naturel quasi-nul, les ballons vosgiens n’ont pas encore revêtu leurs habits d’hiver à quelques jours de Noël. La situation n’est pas franchement meilleure dans le massif voisin du Jura avec moins de 2 cm relevés en versant nord, à 1300 mètres d’altitude. Dans le Massif Central également, c’est la soupe à la grimace alors que les stations de Super-Besse et du Mont-Dore avaient pu ouvrir partiellement leur domaine par anticipation lors du week-end des 10 et 11 décembre. Actuellement, la couche de neige naturelle atteint péniblement 7 cm en versant nord dans le massif du Sancy et dans les monts du Cantal alors qu’elle est nulle en versant sud. Ainsi, le ski de fond n’est pas praticable tandis que les domaines skiables se battent pour conserver quelques pistes de ski alpin ouvertes pour les vacanciers de la fin d’année.
Du côté des stations de plus haute altitude, la situation est plus contrastée. Elle demeure difficile dans les Pyrénées en raison de précipitations discrètes en première partie de mois et aussi à cause du vent de sud qui apporte une grande douceur depuis plusieurs jours. Il faut ainsi monter jusqu’à 2000 mètres d’altitude pour retrouver un peu de neige, avec une couche naturelle de l’ordre de 15 à 25 cm en versant nord, atteignant 65 à 80 cm à 2500 mètres. Ainsi, les stations de moyenne altitude sont toujours fermées. C’est notamment le cas de Guzet, en Ariège ou encore d’Artouste, dans les Pyrénées-Atlantiques. Dans les Alpes, les conditions sont bien plus favorables dans la partie sud du massif grâce aux précipitations qui sont remontées de Méditerranée la semaine dernière. Plus au nord, l’enneigement est satisfaisant uniquement au-dessus de 2000 mètres d’altitude, exception faite des Aravis et du Chablais plus favorisés.
Pas de neige prévue, une douceur de plus en plus marquée
Si le constat est peu glorieux à quelques jours de Noël, les professionnels de la montagne sont inquiets. En effet, la douceur attendue ces prochains jours s’annonce de plus en plus marquée avec l’absence de gel nocturne jusqu’en moyenne montagne. Pire encore, les températures pourront dépasser les 10°C en cours de journée. Dans ces conditions, les précipitations qui se produiront au passage des perturbations à venir se feront uniquement sous forme liquide, hormis sur les plus hauts sommets des Alpes du Nord. Les Pyrénées et les Alpes du Sud seront ailleurs épargnées par les pluies mais pas par la douceur.
Grâce aux enneigeurs, ces vacances de Noël devraient être sauvées. Mais au-delà de la fin d’année, la situation pourrait devenir franchement difficile. Sans nouvelles chutes de neige, ce qui semble se profiler, certains domaines skiables devront fermer. Ce ne serait pas la première fois, certes, mais après deux saisons ½ marquées par des restrictions liées au COVID-19, ce manque de neige n’arrive pas au bon moment. Croisons les doigts pour que la situation change rapidement en janvier, ce qui n’est pas gagné au regard des tendances hebdomadaires qui n’envisagent pas le retour du (véritable) froid avant la mi-janvier, au moins…