Des maisons fissurées dans l'Est de la France : pour quelles raisons ? Quelles sont les autres régions menacées ?
Mais que se passe-t-il dans le Grand-Est, en Bourgogne-Franche-Comté et en Auvergne-Rhône-Alpes ? De plus en plus de maisons voient leurs murs se fissurer… Comment l'expliquer ? Quelles sont les autres régions concernées par ce phénomène ?
Un rapport publié le mercredi 23 mai par l'association Conséquences, en partenariat avec la start-up Callendar, révèle que de plus en plus de maisons voient leurs murs se fissurer dans l'Est de la France. D'autres régions connaissent depuis longtemps ce phénomène : comment l'expliquer ? Quelles sont les habitations les plus à risque ? Séquence explications.
Le Centre et le Sud-Ouest très concernés
D'après ce rapport, c'est depuis les années 2000 que les régions de l'Est du pays sont aussi concernées par ce risque de fissures, notamment le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté et l'Auvergne-Rhône-Alpes. Moins étendu auparavant, ce phénomène concernait surtout le Centre-Val-de-Loire (67% des habitants y sont exposés), l'Occitanie (49%) et la Nouvelle-Aquitaine (46,8%).
Au total, selon les calculs de la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), ce sont désormais 20 millions de Français qui sont aujourd'hui exposés à un risque "moyen-fort" de voir leurs murs se lézarder. En fonction de l'évolution du climat dans notre pays, cette tendance devrait se poursuivre plus ou moins rapidement, selon toutes les modélisations.
La cause de ce phénomène est connu : celui-ci est directement lié au changement climatique en cours, qui multiplie les périodes de sécheresse mais aussi de fortes pluies. D'ailleurs, d'après Météo-France, il y aura en moyenne en 2050 en France deux fois plus de sécheresses l'été que sur la période 1976-2005. Et cela favorisera malheureusement le risque de fissures.
Quels terrains et quelles maisons favoriser ?
Avant d'observer ces fissures sur les murs, tout se passe dans le sol, avec ce que l'on appelle le "retrait-gonflement des argiles". Ces argiles changent de volume en fonction de leur humidité : lors d'une sécheresse et de fortes chaleurs, les sols se rétractent, se tassent avec l'augmentation de l'évapotranspiration. Et lorsque ces mouvements se produisent sous les maisons, les murs se lézardent.
Des effets qui, en fonction de la météo, peuvent mettre plusieurs mois à être visibles sur les maisons. Et des dégâts coûteux à réparer : 726 millions d'euros en moyenne actuellement chaque année, contre 2,1 milliards estimés en 2050. Il s'agit notamment d'agrafer les fissures pour empêcher leur élargissement, ou encore de chaîner les murs porteurs pour maintenir leur solidité.
Les terrains moins argileux sont toutefois moins sensibles au risque de fissures, comme certains types de maisons : les constructions carrées ou rectangulaires sont ainsi à favoriser par rapport aux bâtiments en U ou en L. Enfin, les maisons avec vide-sanitaire profond ou un sous-sol sur toute la surface sont également moins vulnérables que les simples constructions de plain-pied.
Pour éviter ces fissures, il est aussi possible d'agir en amont, par exemple en surveillant les éventuelles fuites d'eaux usées ou les écoulements, en installant des murs anti-racinaires, ou encore en imperméabilisant la périphérie de la maison. Mais la seule action viable à long-terme sera d'agir pour freiner le réchauffement climatique...