Mai 2024 fut le plus humide jamais enregistré à l'échelle de la planète, comment expliquer ce phénomène ?
Mai 2024 a enregistré un taux d'humidité atmosphérique record à l'échelle mondiale, un phénomène qui n'est pas sans conséquences et qui est lié à plusieurs paramètres climatiques.
Le mois de mai 2024 a enregistré un taux d'humidité particulièrement élevé dans l'atmosphère à l'échelle de la planète, en faisant le mois de mai le plus humide jamais enregistré sur Terre depuis le début des relevés.
Un mois de mai exceptionnellement humide sur de nombreuses régions
Jamais un tel taux d'humidité moyen aussi élevé n'avait été enregistré en mai dans l'atmosphère terrestre. En effet, selon les données d'ERA5, 65% du globe présentait un taux d'humidité au-dessus de la moyenne durant le mois de mai 2024, ce qui est énorme !
Il est d'ailleurs important de rappeler que le mois d'avril 2024 avait déjà présenté un taux d'humidité record à l'échelle de la planète. En effet, 62% de la surface terrestre avait en effet enregistré des anomalies positives d'humidité durant ce mois, notamment entre le Nord-Est de l'Amérique, une large partie de l'Europe et de l'Asie, l'Est de l'Afrique et le Sud de l'Amérique.
En mai, les anomalies positives d'humidité les plus marquées ont de nouveau concerné une large partie Ouest et Nord de de l'Europe (dont la France), la majorité de l'Asie, une grande partie de l'Océanie, l'Est et le Sud des États-Unis ou encore le Sud du Brésil et la quasi totalité du Canada.
Cette humidité anormalement élevée n'a pas été sans conséquences. En France, les précipitations ont été supérieures de +55% aux moyennes et mai 2024 fut le mois de mai le plus pluvieux sur notre pays depuis 2013. On peut également noter les inondations catastrophiques et meurtrières du début du mois de mai sur le Sud du Brésil, un mois de mai exceptionnellement actif en terme d'orages violents et de tornades du côté des États-Unis ou encore des inondations successives sur une partie de l'Est de l'Afrique, affectant des millions d'habitants.
Pourquoi une humidité aussi importante dans l’atmosphère ?
Selon les chercheurs, ces taux d'humidité anormalement élevés dans notre atmosphère ces derniers mois sont liés à plusieurs paramètres. D'une part, le fait que les températures moyennes des océans atteignent des records depuis maintenant de nombreux mois est un facteur important.
En effet, plus les océans sont chauds, plus l'eau de surface s'évapore et se retrouve dans l'atmosphère. Ensuite, les courants atmosphériques comme le Jet Stream transportent cette humidité, provenant surtout des tropiques, vers les pôles et la diffusent de ce fait sur une large partie de la planète.
Le phénomène climatique mondial El Niño a également joué un rôle sur cette humidité excessive. Celui-ci a en effet tendance à augmenter l'humidité atmosphérique de certaines régions, une situation qui, combinée aux températures anormalement élevées de la surface des océans, a pu engendrer un taux d'humidité record à l'échelle de la planète et ce malgré la fin progressive du phénomène.
Enfin, le réchauffement climatique a également un rôle non-négligeable à jouer dans l'équation. En effet, selon les climatologues, pour chaque degré de réchauffement supplémentaire, l'humidité dans l’atmosphère augmente d'environ 7%. Or, les températures moyennes mondiales battent tous les records depuis maintenant un an, ce qui favorise donc des concentrations particulièrement importantes d'humidité dans notre atmosphère. Pour rappel, le taux d'humidité atmosphérique a triplé au niveau mondial entre 1940 et 2024.
Il est également important de noter que l'éruption du volcan Hunga Tonga en 2022, ayant projeté d'importantes quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère, n'a que peu impacté ces taux d'humidité très élevés que nous observons ces derniers mois. En effet, l'humidité envoyée dans l'atmosphère par le volcan ne se situerait pas, selon les scientifiques, à la même altitude que celle qui retombe sur Terre sous forme de pluie.
Nombreux sont donc les paramètres favorisant ces taux d'humidité très élevés que nous observons depuis maintenant plusieurs mois à l'échelle de la planète. Si ceux-ci peuvent semble bénéfiques pour la nature, limitant le risque de sécheresses sur de nombreuses régions, il faut toutefois prendre en compte que les précipitations issues de cette surcharge d'humidité sont le plus souvent diluviennes et favorisent le risque d'inondations parfois catastrophiques, comme celles que nous avons pu connaître autour de la mi-mai sur le Nord-Est de la France où celles ayant concerné le Sud du Brésil en début de mois.