Huit des neuf "limites planétaires" bientôt dépassées : nous sommes en danger !

Les différents points de basculement à ne pas atteindre pour garder notre planète vivable sont pratiquement tous en train d'être dépassés... Six des neufs limites planétaires sont déjà franchies, deux pourraient suivre... Une situation "gravissime" !

Pollution air particules fines limite planétaire dépassée
L'une des limites frôlant le dépassement concerne les aérosols présents dans l'atmosphère, autrement dit les particules fines responsables des épisodes de pollution dans les grandes villes.

La Terre va-t-elle sortir de la "zone de sécurité" permettant à l'humanité de survivre dans un environnement viable ? C'est en tout la prévision alarmiste de l'étude publiée ce mercredi dans la revue Science, dirigée par la biologiste Katherine Richardson et d'autres chercheurs. On y apprend que 6 des 9 "limites planétaires" sont déjà dépassées, et que 2 autres pourraient suivre le même chemin, menaçant à terme l'habilité de la planète.

Des mises à jour régulières et pessimistes...

C'est en 2009 que le scientifique suédois Johan Rockström (qui fait aussi partie des chercheurs de cette nouvelle étude) a mis au point le concept de "limite planétaire", autrement dit de point à ne pas dépasser pour conserver notre Terre dans un état stable et vivable. A l'époque, 3 limites sur 9 étaient déjà dépassées : le changement climatique, la perte de la biodiversité et le dérèglement du cycle de l'azote (menaçant les écosystèmes marins).

En 2015, une quatrième limite avait été franchie : les rejets de phosphates dans l'environnement. Enfin, en 2022, deux nouvelles limites planétaires étaient dépassées : les pollutions chimiques (comme les micro-plastiques, qu'on appelle "nouvelles entités") et le cycle de l'eau douce. Le problème, c'est que même en un an, les choses ont empiré : pour chaque limite dépassée, "le degré de transgression" a augmenté et la situation s'est aggravée.

Ainsi, du côté de la perte de biodiversité, environ 1/8 des espèces connues sont aujourd'hui menacées de disparition, et de plus en plus d'écosystèmes sont en danger. La situation s'aggrave aussi sur le plan du cycle de l'eau, à la fois pour l'eau présente dans le cycle des végétaux, celle de l'humidité des sols, ou celle présente dans les mers, les océans, ou encore celle prélevable et consommable. Autre exemple d'aggravation : la présence trop importante d'azote et de phosphore sur la planète, ce qui dérègle les équilibres naturels, avec par exemple la présence d'algues vertes sur les plages.

Deux nouvelles limites bientôt franchies ?

Alors quelles sont les dernières limites encore non franchies pour le moment, mais dont le dépassement ne saurait tarder ? Tout d'abord l'acidification des océans : avec le réchauffement climatique, le pH des océans est modifié, ceux-ci deviennent plus acides, ce qui menace certains écosystèmes marins. Le blanchissement des récifs coralliens en est la preuve, et la limite est sur le point d'être franchie. Cela menacera toute la vie marine, et à terme déséquilibrera la vie terrestre, comme lors des 5 grandes extinctions précédentes.

Seconde limite bientôt dépassée : celle concernant les aérosols présents dans l'atmosphère, notamment les particules fines favorisant les épisodes de pollution dans les grandes villes. En revanche, la couche d'ozone s'étant pour le moment rétablie, cette dernière limite semble encore résister.

Ces limites sont interdépendantes les unes avec les autres, d'où une situation jugée effrayante par les scientifiques, qui estiment que tout pourrait basculer très rapidement, et nous en prenons en tout cas le chemin. Ce cercle vicieux a déjà percuté de plein fouet certains pays comme la Libye, la Grèce ou le Brésil, avec des phénomènes climatiques dévastateurs cet été. "Les tropiques risquent de ne plus être habitables", selon l'une des auteurs de l'étude. Sans prendre de mesures fortes, le point de non-retour pourrait se rapprocher, et avec lui la fin de l'humanité...

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