Les villes côtières françaises sont-elles préparées au risque de montée des eaux ? Quels secteurs sont menacés ?
Les villes côtières sont menacées par de nombreux aléas naturels, de plus en plus récurrents et virulents avec le réchauffement climatique. Les villes françaises sont-elles bien préparées à faire face à ces risques ?
Les conséquences du réchauffement climatique touchent de nombreux secteurs du monde entier et notamment les villes côtières, qui devraient par conséquent être les premières à se préparer aux risques naturels. Toutefois, c'est loin d'être le cas à travers la planète, et encore moins en France.
Une mauvaise adaptation des villes côtières face aux risques naturels
Le changement climatique s'accompagne de nombreux aléas concernant notamment les villes côtières à travers le monde, tel que la montée du niveau des mers, les submersions liées aux tempêtes, les inondations consécutives aux violents orages ou encore les cyclones. Ces régions particulièrement vulnérables face aux risques doivent ainsi se préparer, ceux-ci étant prévus d'augmenter drastiquement à l'avenir.
Une étude récemment publiée dans Nature Cities a étudié 199 villes côtières du monde entier entre 2013 et 2020 afin de tirer des conclusions sur leur adaptation face à ces risques naturels en constante augmentation, et celles-ci sont loin d'être bonnes. En effet, soit l'adaptation est inexistante, soit trop lente, soit contre-productive. Plus encore, les mesures d'adaptation mises en places par la majorité de ces villes côtières se basent sur des événements du passé, et pas sur les prévisions futures.
D'après cette étude, certaines régions sont plus en avance que d'autres concernant les mesures d'adaptation mises en places dans les villes côtières. Le continent asiatique fait office de relativement bon élève à ce niveau, puisque 30% des villes étudiées sur le secteur ont effectivement commencé à se préparer à ces risques naturels, contre 23% en Amérique du Nord, 16% en Europe et seulement 13% en Afrique.
L'étude met aussi en avant les inégalités en fonction de la richesse des communes étudiées. Dans les villes les plus riches, les mairies mettent elles-mêmes en place des mesures pour faire face au risque de montée des eaux et de submersion, toutefois, dans les villes les plus pauvres, les mairies ont tendance à demander directement aux habitants de s'équiper eux-mêmes pour faire face à ces risques naturels, une méthode qui peut s'avérer largement contre productive. Selon l'étude en question, ce sont, d'une manière générale, les grandes villes qui sont les mieux équipées pour faire face aux catastrophes climatiques futures.
La France semble à la traîne en terme d'adaptation
Les différences en terme de stratégie d'adaptation sont également légion à travers le monde. Les pays européens sont par exemple très axés sur l'adaptation technologique, mettant régulièrement de côté les solutions naturelles comme la restauration et la préservation des zones naturelles permettant pourtant de limiter les conséquences des catastrophes. Dans certains cas, ces mesures technologiques sont même contre-productives avec des effets davantage négatifs que positifs pour les communes concernées.
Selon l'étude en question, Singapour, Hong Kong ainsi que plusieurs villes suédoises sont les meilleurs exemples d'adaptation efficace face aux risques futurs, car celles-ci intègrent de multiples méthodes. Leur adaptation intègre en effet plusieurs facettes : de nouvelles technologiques, des changements de comportements de la population et enfin l'utilisation de solutions naturelles et de nouvelles législations.
L'association de ces multiples facettes est en effet considéré aujourd'hui comme la technique la plus efficace pour limiter l'impact des catastrophes climatiques sur les villes côtières. Par exemple, à New-York et Miami, des mesures techniques de protection (digues, murs, etc,..) ont été associées à des mesures plus naturelles, comme la ré-instauration de zones humides côtières ou même simplement une végétalisation du littoral, permettant par exemple de limiter l'impact de la houle en cas de tempêtes.
La France ne fait toutefois pas partie des meilleurs élèves à travers le monde selon ces études, aucune de ses villes côtières n'étant citées parmi les plus innovantes, ni même parmi les plus impliquées pour faire face aux risques naturels liés au changement climatique. Comme expliqué précédemment, l'adaptation technologique est souvent privilégiée, une méthode qui a toutefois montré régulièrement ses limites par le passé.
On se souvient par exemple des conséquences de la tempête Xynthia en février 2010 où 195km de digues avaient été détruites, entraînant des inondations majeures sur une large partie du littoral de la Vendée et de la Charente-Maritime.
Mais d'autres françaises régions sont également concernées par des risques naturels majeurs et de plus en plus virulents. On peut par exemple citer le littoral méditerranéen, où les violents orages automnaux entraînent régulièrement dégâts et victimes, comme ce fut le cas du côté de Cannes en octobre 2015, commune où l'urbanisation excessive avait entraîné une très mauvaise évacuation des eaux pluviales, provoquant la formation de véritables torrents en plein centre-ville et engendrant plus de 20 victimes sur la région. .