Climat : le réchauffement climatique s'accélère !
C'est ce qu'affirme des scientifiques qui ont étudié le réchauffement climatique durant 35 ans. La planète se réchauffe plus vite la nuit que le jour sur une majeure partie du globe. Un réchauffement nocturne qui serait dû à la couverture nuageuse qui retient la chaleur la nuit.
Le changement climatique affecte les températures mais de manière différente selon qu'il fasse jour ou nuit. Des scientifiques de l'Université d'Exeter au Royaume-Uni ont étudié le réchauffement climatique de 1983 à 2017. Et ils ont constaté que plus de la moitié de la surface terrestre mondiale se réchauffait plus rapidement la nuit que le jour. Selon eux, la couverture nuageuse présente la nuit est responsable de cette hausse des températures nocturnes. Ce réchauffement nocturne est une menace pour les espèces.
Une différence de +0,25°C entre le réchauffement diurne et nocturne
Pour mener à bien leur étude, ces chercheurs ont analysé et comparé plusieurs paramètres : la température, les précipitations, la couverture nuageuse et le taux d'humidité, de jour comme de nuit. Et ils en ont conclu que pour 54% des terres émergées de la planète, le réchauffement nocturne était plus important de + 0,25°C que le réchauffement diurne. C'est le cas sur la façade occidentale de l'Amérique du Sud, en Europe, en Afrique de l'Ouest et en Asie centrale. Alors que dans les pays du Moyen-Orient, au sud des États-Unis et au Mexique, les jours se réchauffent plus que les nuits. En cause ? Le rôle important des nuages qui s'oppose entre le jour et la nuit.
En effet, la nuit, les nuages retiennent la chaleur au sol, comme une couverture. Tandis que la journée, une nébulosité accrue refroidit la surface. Là où la présence de nuages est importante la nuit, les températures nocturnes ont grimpé. Ce réchauffement nocturne est lié à un climat plus humide car le taux d'humidité et les précipitations accompagnent les nuages. Les jours se réchauffent plus vite dans les pays où le soleil domine et où le climat est plus sec, favorisant des journées plus chaudes. Mais ce réchauffement, qu'il soit diurne ou nocturne, a un impact négatif sur la planète car il accroit le changement climatique et menace la biodiversité.
Des conséquences néfastes pour la faune et la flore
La différence de croissance des plantes de jour et de nuit varient selon les précipitations. Quand l'humidité est importante mais que le soleil ne rayonne pas assez, le développement de la végétation est moindre car les nuages bloquent le soleil. Les effets sont les mêmes lorsque l'eau manque. Dans un climat très sec avec des journées chaudes, la croissance végétale est aussi limitée à cause de l'assèchement. Les changements thermiques ont aussi un impact néfastes sur la végétation et donc sur les populations d'insectes dont la population de vertébrés a déjà chuté de 68% entre 1970 et 2016.
Les scientifiques de l'étude alertent notamment sur le danger de la réduction de la production de pollen et du nectar. Un réchauffement diurne plus important est lié à un climat sec. Associé à un réchauffement global, il entraîne une "vulnérabilité des espèces au stress thermique et à la déshydratation", d'après le Dr Daniel Cox de l'Institut de l'environnement et de la durabilité et auteur principal de l'étude. Certaines espèces, notamment celles qui ne vivent que le jour ou que la nuit, risquent d'être particulièrement affectées. Sur le long terme, l'homme risque de subir ce réchauffement nocturne notamment en période de canicule...