Les émissions de CO2 des énergies fossiles ont (encore) atteint un nouveau record cette année
Les émissions de CO2 provenant des énergies fossiles ont encore augmenté cette année pour atteindre un nouveau record à l'échelle de la planète en 2024 selon un récent rapport du Global Carbon Project.
Malgré des efforts écologiques toujours plus importants, les émissions de CO2 issues des énergies fossiles ont atteint un nouveau record en 2024, une nouvelle qui est loin d'être bonne pour l'évolution de notre climat.
Encore un record...
Selon une étude publiée ce 13 novembre par les scientifiques du Global Carbon Project, les émissions de CO2 provenant des énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon, etc,..) ont encore augmenté pour atteindre un nouveau record à l'échelle de la planète.
En effet, celles-ci ont atteint 37,4 milliards de tonnes, soit une augmentation de +0,8% par rapport à 2023. En y ajoutant les prévisions d'émissions liées au changement d'affectation des terres, comme la déforestation, les émissions totales de l'année 2024 devraient atteindre 41,6 milliards de tonnes ces année, soit +2,5% par rapport à l'année dernière.
Selon les chiffres du Global Carbon Project, le bilan de carbone mondial annuel avait atteint 36,8 milliards de tonnes en 2023, ce qui représentait déjà un nouveau record absolu depuis le début des estimations, en hausse de +1,1% par rapport à l'année 2022. Ainsi, malgré tous les efforts internationaux pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les records ne cessent d'être battus d'années en années.
Si la hausse des émissions mondiales connaît une réduction notable en comparaison aux niveaux des années 2000 avec une augmentation annuelle moyenne de +2,8% entre 2000 et 2009, elle reste cependant au niveau de la précédente décennie (+0,9% par an entre 2010 et 2019).
À quand le pic tant attendu ?
Selon le Global Carbon Project, les émissions totales de CO2 se trouvent ainsi à un plateau sur la dernière décennie avec un taux annuel moyen d'émission augmentant de façon constante, toutefois moins vite que ce que nous avons pu connaître au début du 21è siècle. Néanmoins, le pic de consommation des énergies fossiles attendu « avant 2030 » par l'Agence international de l'énergie (AIE) est-il toujours d'actualité ?
D'après les chiffres actuels, il est difficile de répondre à cette question car les inégalités sont de plus en plus importants en fonction des régions. En effet, les émissions de la Chine (premier émetteur mondial de CO2) sont par exemple prévues d'encore augmenter de +0,2% et celles de l'Inde de +4,6%. Dans le même temps, les émissions des États-Unis et de l'Union européennes sont quant à elles prévues de baisser, de respectivement -0,6% et -3,8%.
Selon Glen Peters, du Centre pour la recherche internationale sur le climat d'Oslo, le monde est aujourd'hui "proche d'une manière très frustrante" d'un pic des émissions fossiles. D'après lui, les énergies renouvelables augmentent fortement, de même que l'utilisation des voitures électriques mais ce n'est « toujours pas assez », pas assez pour compenser et encore moins pour inverser la tendance.
Selon le rapport de l'équipe de 120 scientifiques du Global Carbon Budget, il y a aujourd'hui 50% de chances que le réchauffement climatique dépasse +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle (objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris de 2015) de manière constante d'ici environ six ans. Rappelons d'ailleurs que ce fameux seuil devrait déjà être dépassé pour la première fois cette année.
Si cette estimation est encore soumise à de grandes incertitudes, il est clair que le budget carbone restant, et donc le temps qu'il reste pour ne pas dépasser à nouveau ce seuil et atteindre l'objectif de l'accord de Paris afin d'éviter les pires impacts du changement climatique, « est aujourd'hui presque épuisé » selon le communiqué du Global Carbon Project.
Sources : Geo/Les Echos/Humanité