Le taux d'humidité dans l'atmosphère a battu des records en avril : quelles conséquences ?

Le taux d'humidité dans l'atmosphère a atteint un nouveau record durant le mois d'avril à l'échelle de la planète, un phénomène qui a des conséquences sur le risque d'épisodes pluvieux diluviens.

Pluie
Des taux d'humidité importants dans l'atmosphère favorisent la survenue de pluies diluviennes, ce qui accentue le risque d'inondations parfois catastrophiques.

Le taux d'humidité dans l'atmosphère terrestre fut le plus élevé enregistré depuis le début des relevés météorologiques en 1940 en avril 2024. Un phénomène lié au réchauffement climatique qui n'est pas sans conséquences.

Le mois d'avril le plus humide depuis le début des relevés

Avril 2024 a donc battu le record du mois d'avril le plus humide depuis le début des relevés météorologiques en 1940. 62% de la surface terrestre a en effet enregistré des anomalies positives d'humidité durant ce mois, notamment entre le Nord-Est de l'Amérique, une large partie de l'Europe et de l'Asie, l'Est de l'Afrique et le Sud du continent américain.

Avant cette année, ce fut le mois d'avril 2016 qui détenait le précédent record, une année 2016 qui avait été, rappelons le, marquée par des records de températures généralisés à travers le monde de façon similaire (mais moins intense) à ce que nous observons maintenant depuis de nombreux mois.

Selon les chercheurs, l'origine de cette humidité excessive est directement liée à la hausse planétaire des températures. En effet, plus les températures sont élevées dans l'atmosphère, plus celle-ci peut contenir de la vapeur d'eau issue notamment de l'évaporation de la surface des océans. De plus, plus le taux d'humidité est important dans notre atmosphère, plus le risque d'épisodes pluvieux catastrophiques est également accentué.

Le réchauffement climatique favorise donc cet excès d'humidité. Selon les climatologues, pour chaque degré de réchauffement supplémentaire, l'humidité augmente d'environ 7% dans l'atmosphère. Entre 1940 et 2024, le taux d'humidité atmosphérique a d'ailleurs triplé au niveau mondial !

Une humidité excessive qui n'est pas sans conséquences

Ce mois d'avril 2024 fait suite à une série de mois présentant également une humidité record remontant à l'année dernière, une situation qui favorise la survenue d'épisodes pluvieux et d'inondations parfois historiques pour les régions les plus concernées.

La France a par exemple connu de nouveau un mois perturbé, dans la continuité d'une période excessivement humide persistant depuis l'automne 2023 sur notre pays. On peut par exemple noter le record de précipitations sur une journée d'avril à Lyon le 28 où on a pu relever 74mm, soit bien plus que l'ancien record de 56mm établi le 22 avril 1948 ou encore le fait que la France a connu sa deuxième période la plus humide depuis le début des relevés météorologiques entre octobre 2023 et avril 2024.

Toutefois, notre pays n'est pas le seul touché par ces pluies excessives. A la mi-avril, la région de Dubaï a été concernée par un épisode pluvieux historique ayant entraîné de très nombreuses inondations et la mort d'une vingtaine de personnes, une situation favorisée d'une part par la circulation d'une goutte froide sur le secteur mais également par cet excès d'humidité dans l’atmosphère qui a engendré la formation d'orages diluviens même en plein désert.

On peut également noter un mois d'avril excessivement orageux du côté des États-Unis où une succession de violents orages et tornades a pu être observée, des inondations catastrophiques autour de la mi-avril sur le Sud de la Chine ayant là aussi engendré plusieurs victimes ou encore les orages diluviens successifs ayant également engendré des inondations historiques sur le Sud du Brésil et la mort de plus de 140 habitants.

Cette humidité excessive dans notre atmosphère favorise donc la survenue de ces épisodes pluvieux exceptionnels successifs ces derniers mois et ces dernières semaines à travers le monde, épisodes qui ont des conséquences le plus souvent dramatiques sur les populations concernées. Ce phénomène étant lié au réchauffement climatique, la tendance ne devrait malheureusement pas aller en s'améliorant à travers le monde dans les prochaines décennies.

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