Le réchauffement climatique bientôt plus meurtrier que le cancer ?
Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), si le réchauffement climatique n'est pas freiné, celui-ci pourrait à la fin du siècle engendrer une mortalité bien plus importante que celle des cancers. Et les pays les plus pauvres sont loin d'être les seuls concernés...
Alors qu'a débuté la COP27, que l'idée de préserver l'environnement commence enfin à infuser dans nos sociétés et dans les discours politiques, on oublie souvent l'essentiel, l'enjeu principal : la survie de notre planète, celle des espèces qui y vivent, et donc la survie de l'espèce humaine.
Un rapport publié par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), avec l'aide du Climate Impact Lab, l'assure : si rien n'est fait pour endiguer le réchauffement climatique, celui-ci pourrait s'avérer plus mortel que le cancer à la fin du siècle dans de nombreux pays…
Les pays du G20 aussi touchés
D'après ces données, la mortalité liée au réchauffement climatique pourrait exploser dans les prochaines années, jusqu'à dépasser celle liée aux cancers, à la fois dans les pays les plus pauvres, mais aussi dans les pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre.
L'exemple du Bangladesh est frappant : à Dhaka, la capitale, la mortalité liée au réchauffement climatique serait en 2100 deux fois plus importante que celle liée aux cancers. Ce chiffre serait même dix fois plus important que celui des morts provoqués par les accidents de la route. Au Pakistan, à Faisalabad, la chaleur pourrait devenir la deuxième cause de décès, devant les accidents vasculaires cérébraux.
Parmi les pays du G20 (qui sont les plus contributeurs au réchauffement), les inégalités devraient s'aggraver : un tiers d'entre eux sera concerné par une hausse de mortalité liée au réchauffement climatique (contre trois quarts des pays les plus pauvres).
L'Accord de Paris, seul espoir
A quoi serait due cette hausse de la mortalité ? Principalement à la hausse des températures et au climat globalement plus chaud : les deux mettent à rude épreuve et fragilisent le cœur et le système respiratoire. Les décès pourraient également provenir de catastrophes naturelles plus fréquentes et plus violentes, ou encore de conflits liés aux réfugiés climatiques.
Cependant, un mince espoir existe, selon l'ONU : cette projection n'est pas encore irréversible. Si les objectifs fixés par l'Accord de Paris sont atteints, alors la mortalité annoncée dans le rapport pour 2100 pourrait être diminuée de 80%, avec à la clé "des dizaines de millions de vies sauvées au cours des prochaines décennies".
"Le monde peut encore changer de cap en réduisant agressivement les émissions", explique Sol Hsiang, du Climate Impact Lab. Plus que jamais, l'urgence est là : notre santé, la vie des générations futures et la survie de notre planète sont en jeu. Reste encore à agir…