Le putois ne fait plus partie de la liste des "espèces nuisibles" : pourquoi ?
Terminée la chasse au putois toute l'année ! Cet animal vient d'être retiré de la nouvelle liste des "espèces susceptibles d'occasionner des dégâts", valable jusqu'en 2026. Pour quelle raison ? Quid des autres espèces "nuisibles" ?
La liste des "espèces susceptibles d'occasionner des dégâts (ESOD)", autrefois appelée liste des "espèces nuisibles", vient tout juste d'évoluer. Parmi les changements à noter, le putois, qui disparaît de la liste, et qui ne pourra donc plus être chassé toute l'année.
Etat de conservation "défavorable"
Le gouvernement français a dévoilé vendredi 4 août la nouvelle liste des "espèces susceptibles d'occasioner des dégâts (ESOD)", qui peuvent donc être chassées toute l'année. Le seul changement important à signaler, c'est la disparition du putois de cette liste des "nuisibles". Ce petit mammifère ne pourra donc plus être chassé toute l'année, comme s'y était engagée l'ancienne secrétaire d'Etat à la Biodiversité, Bérangère Couillard.
Pourquoi ce changement ? Tout simplement parce que l'espèce n'a plus forcément besoin d'être régulée, sa population étant en forte baisse. D'ailleurs, en juillet 2021, le Conseil d'Etat avait jugé que l'état de conservation de cette espèce était "défavorable" : concrètement, le putois n'est pas encore une espèce protégee, mais la diminution de sa population est une préoccupation, mineure pour le moment.
Tuer "sans limite", une idée archaïque
Dans cette liste valable jusqu'en 2026 et publiée au Journal officiel, pas de changement pour certaines espèces qui peuvent toujours être "piégées toute l'année", "détruites à tir" voire "déterrées" : il s'agit de la belette, de la fouine, du martre, du renard, du corbeau freux, de la pie bavarde, du geai des chênes et de l'étourneau sansonnet. Le ragondin et le rat musqué (parmi les espèces exotiques envahissantes), mais aussi le lapin de garenne et le pigeon ramier (dans une catégorie relative à des spécifités locales) complètent la liste.
Sans surprise, plusieurs ONG remettent en cause la légimitié de cette liste, argumentant que cette idée d'autoriser à tuer "sans limite" des animaux est archaïque. Du côté de la nouvelle secrétaire d'Etat à la Biodiversité, Sarah El Haïry, on explique "vouloir engager une réflexion pour rendre le cadre plus lisible et efficace", en comparant la situation française avec celle des autres pays. Pas certain que cela suffise à convaincre les ONG...
Par ailleurs, "bonne nouvelle" pour trois espèces d'oiseaux, dont le gouvernement a suspendu la chasse par arrêté jusqu'à la fin juillet 2024 : il s'agit du courlis cendré, de la barge à queue noire et de la tourterelle des bois. On se doute néanmoins que cette décision risque d'agacer les chasseurs, mais c'est un autre débat...