Violent mistral dans le sud-est : comment se forme-t-il ?
Depuis le 28 décembre, le vent n'arrête pas de souffler ! Le mistral ne devrait pas faiblir avant la semaine prochaine. On approche du record de 2012 où il avait duré 21 jours consécutifs.
En ce début d’année 2019, le mistral pourrait déjà battre des records. Ce vent souffle fort depuis le 28 décembre dans le sud-est, avec des rafales supérieures à 60 km/h tous les jours depuis le 1er janvier à Istres par exemple avec des pointes à plus de 100 km/h comme à Leucate, Marseille où une rafale à 108 km/h a été relevée ce mercredi 9 janvier.
Et c’est loin d’être terminé, puisque le vent va de nouveau bien souffler dans ces régions au moins jusqu'à mardi prochain, avec des pointes à 100-110 km/h, et même 120-130 km/h possibles sur les zones exposées, ce qui rendra la statistique encore plus remarquable. Mais c’est grâce à lui que la région PACA bénéficie d’un micro-climat sec et ensoleillé qui permet à plusieurs villes d’enregistrer pas loin de 3000 h de soleil en moyenne chaque année et qui attire une horde de touristes. Mais comment se forme ce vent, qui selon la légende, rendrait fou ceux qui y sont exposés ?
Un vent violent qui vient du nord
Plusieurs configurations permettent au Mistral de se former. Lorsqu’une dépression (zone de basse pression) se creuse dans le Golfe de Gêne ou du Lion, en Méditerranée, et/ou qu’un anticyclone (zone de haute pression propice au beau temps) se forme dans le nord de l’Europe, le mouvement de rotation des vents autour de ces systèmes permet au flux de s’orienter au nord et de s’engouffrer entre l’ouest des Alpes et l’est du Massif Central. Il s’accélère ensuite par effet venturi dans la vallée du Rhône.
D’autres rétrécissements au sud de Valence renforcent la vitesse du Mistral, pas étonnant donc que la ville d’Avignon soit donc un lieu venteux. L'épisode de mistral concerne alors toute la vallée du Rhône, la Provence jusque dans l'arrière-pays et la Côte d'Azur. Mais compte-tenu de sa direction de sud-ouest, on ne parle jamais de mistral dans la région niçoise.
Un vent sec
Le Mistral est également asséchant par l’effet de Foehn. Ce vent devient sec et plus chaud au passage du relief des Alpes. En passant de l’autre côté de la montagne, sous le vent, l’air redescend plus sec et se réchauffe. Ainsi, Il n’y a plus de nuages car les gouttelettes d’eau se sont évaporées. Grâce au mistral, la Provence profite bien souvent d'un ciel bien lumineux et est peu touchée par les perturbations qui traversent la France.
Voilà qui explique aussi pourquoi la Ville de Marignane a déjà enregistré près de 60h d’ensoleillement depuis le début du mois de janvier 2019 alors que Cherbourg n’en compte que 5 !