Le Groenland est de plus en plus vert et ce n'est pas une bonne nouvelle !

Avec la fonte des glaces, les écosystèmes évoluent rapidement sur certains secteurs du Groenland où forêts et zones humides remplacent des secteurs encore pris par les glaces il y a quelques décennies.

Nuuk
Nuuk, la capitale du Groenland sous le soleil de minuit en été et des paysages bien loin d'être figés par les glaces

La fonte des glaces du Groenland s'accentue de plus en plus franchement ces dernières décennies, si bien que les écosystèmes changent eux aussi rapidement. La glace laisse en effet progressivement place aux zones humides et aux forêts, ce qui n'est pas une bonne nouvelle.

La glace fond en raison du réchauffement climatique

Le Groenland est l'une des régions du monde où le réchauffement climatique est le plus franc. En effet, ce secteur se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale depuis le début des années 1970.

Cette hausse constante des températures induit une fonte des glaces également de plus en plus importante, si bien que des scientifiques de l'Université de Leeds au Royaume-Uni ont récemment calculé que le Groenland avait perdu 28 707km² de glace durant ces trente dernières années, soit plus que la superficie de la Bretagne.

Outre la montée du niveau des océans à travers le monde, la fonte des glaces libère également du dioxyde de carbone et du méthane, des gaz à effet de serre qui contribuent à accentuer encore plus le réchauffement climatique sur Terre. Ainsi, le phénomène semble de plus en plus s'emballer ces dernières années.

Également, cette fonte des glaces engendre une modification de la géographie de la région. Les glaciers laissent en effet progressivement place à des forêts et des zones humides, l'eau libérée par la fonte déplaçant en effet des sédiments et du limon, qui finissent par s'accumuler dans certains secteurs et former des zones marécageuses, qui n'étaient pas présentes il y a encore quelques décennies dans ce secteur.

Une modification des écosystèmes impactant les populations

D'après les scientifiques, la quantité de végétation a doublé sur la région entre 1985 et 2015, impliquant un réel changement au niveau des paysages et des écosystèmes groenlandais. De véritables zones forestières sont en effet apparues ces dernières années.

En effet, ce changement au niveau des écosystèmes impacte la biodiversité du secteur, notamment sur le Sud de l'île où, d'après les estimations des scientifiques, la forêt devrait devenir dominante d'ici 2050. Ce phénomène engendre de ce fait un exode des animaux habitués à des paysages glacés, qui se retirent de ce fait de plus en plus de la région.

Ces changements sont également critiques pour les populations inuits de la région. Le Groenland compte en effet environ 55 000 habitants dont la plupart sont des inuits dépendant grandement de la chasse. Or, les techniques traditionnelles de chasse utilisées par les inuits sont aujourd'hui menacées par les modifications du climat et des écosystèmes groenlandais.

Ceux-ci se plaignent en effet depuis de nombreuses années de la quantité importante de sédiments et de nutriments dans les eaux côtières provoquée par l'expansion de la végétation, ce qui nuit à la santé des écosystèmes fragiles de la région. De plus, les inuits constatent également une diminution de la population de certains animaux, qui quittent les régions aujourd'hui végétalisées pour retrouver la banquise dans laquelle ils s'épanouissaient auparavant.

Un véritable changement de mode de vie est donc en cours pour les populations du secteur, induite par le changement climatique de plus en plus visible sur la plus grande île du monde. Si la glace faisait autrefois partie de leur quotidien, les inuits doivent aujourd'hui s'habituer à des paysages plus verts, des températures de plus en plus radoucies et une modification de plus en plus franche de la biodiversité du secteur.

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