Alerte ! Le corail décimé par une nouvelle maladie en Thaïlande
Une nouvelle maladie mystérieuse décime les coraux dans le golfe de Thaïlande. Dite des "bandes jaunes", elle inquiète scientifiques et locaux, alors qu'aucun traitement n'a pour le moment été mis au point. Comment expliquer cette propagation rapide ?
C'est une mauvaise nouvelle de plus pour la biodiversité marine : dans le golfe de Thaïlande, une mystérieuse maladie attaque le corail. Responsable de grandes taches jaunes recouvrant des pans entiers du récif corallien et les menant à la mort du fait d'une bactérie, on la surnomme maladie des "bandes jaunes".
Repérée pour la première fois en 2021, dans la province thaïlandaise de Chonburi, cette maladie connaît désormais une propagation rapide, qui inquiète les scientifiques et les acteurs de l'économie locale. Quel est vraiment le risque pour la biodiversité marine, et qui est responsable ?
Pas de traitement... pour le moment
"Je n'ai jamais vu quelque chose comme ça avant", a déclaré dépitée l'océanologue Lalita Putchim, après avoir plongé au large de l'île de Samae San, au Sud-Est de Bangkok (la région est un spot prisé des plongeurs amateurs). Les scientifiques semblent à court de moyens, face à la propagation éclair de la maladie, ou plutôt de la bactérie à taches jaunes, qui d'ailleurs avait déjà été repérée en Floride dans les années 1990.
Les chercheurs tentent toujours de percer le mystère de la maladie, alors que près de Pattaya, une autre équipe de plongeurs a trouvé des traces de coraux morts sur une zone de plus de 2 km². Pour le moment, seul le nom de la bactérie provoquant la maladie est connu, et aucun traitement n'est à l'ordre du jour, d'où l'inquiétude des experts.
La communauté scientifique appelle à accentuer la protection des récifs coralliens, notamment en limitant l'évacuation des eaux usées vers la mer, ou en empêchant les touristes de toucher les coraux. La riposte s'organise déjà sur le terrain, avec des équipes de plongeurs protecteurs de l'environnement tentant de collecter les coraux malades pour les emmener en laboratoire puis les analyser. Un premier pas pour sauver ce qu'il reste à sauver...
L'activité humaine encore en cause ?
Le problème, c'est que les autorités thaïlandaises restreignent pour le moment les recherches : aucune opération d'envergure ne peut avoir lieu pour l'instant, ce qui permet à la bactérie de prospérer. Des fonds spéciaux pourraient enfin être alloués cette année, mais en attendant, ce sont des plongeurs volontaires qui aident les chercheurs à repérer les récifs détruits, notamment en prenant des photos sous la mer.
Les experts commencent à envisager l'impact de l'activité humaine sur l'arrivée de cette bactérie tueuse en Thaïlande. Celle-ci pourrait être liée à la surpêche, à la pollution mais aussi au réchauffement de l'eau de mer, qui peut fragiliser la structure du corail.
Le paradoxe réside dans le fait que la présence de ces coraux est l'un des précieux atouts qui attirent les touristes étrangers dans la zone, le plus souvent en quête de plages paradisiaques et d'eau turquoise. Certes, l'économie locale en vit, mais en termes de bilan carbone, des questions doivent forcément être soulevées. Dans tous les cas, la destruction du corail sera forcément catastrophique à terme, pour l'économie de la région mais aussi pour la biodiversité marine...