La Terre a battu son record de "point de rosée" en juillet : quel est cet outil météo essentiel ?
Le mois de juillet 2024 a vu le "point de rosée" battre son record sur la planète avec 11,7°C en moyenne mensuelle. De quoi s'agit-il ? En quoi est-ce un indicateur clé pour les météorologues ?
Dans la catégorie changement climatique, voici un nouveau record battu sur la planète en juillet 2024 : le "point de rosée" a atteint une valeur moyenne mensuelle inédite, à 11,7°C, d'après les données du Centre européen pour les prévisions à moyen terme. À quoi correspond cette valeur qui n'avait jamais été aussi élevée ? Pourquoi est-ce un outil essentiel en météo ?
Un indicateur de l'humidité de l'air
Le "point de rosée", c'est la température à partir de laquelle la vapeur d'eau contenue dans l'air se condense en gouttelettes, qui viennent se déposer sur les surfaces, par saturation : l'herbe par exemple, les voitures, ou même votre miroir lorsque vous sortez d'une douche chaude. Cette valeur est l'un des indicateurs pris en compte pour mesurer l'humidité relative de l'air.
Comme l'explique Frédéric Long, prévisionniste à Météo-France, "plus l'écart entre la température extérieure et le point de rosée est important, plus l'air va être sec ; moins l'écart est important, plus l'air est humide". Ce qui signifie que quand il pleut, ces deux valeurs sont pratiquement les mêmes.
Il s'agit d'une notion différente de l'humidex qui est, lui, plutôt un ressenti lié à l'humidité et à la chaleur. Le "point de rosée" est de toute manière très scruté lors des épisodes de chaleur (comme lors de la dernière canicule), car "plus l'air est humide, plus la température est difficile à supporter pour le corps humain". Il s'agit d'une véritable donnée de santé publique.
Encore un coup du changement climatique
Si l'air est trop chaud et humide, alors l'eau a du mal à s'évaporer et notre corps est incapable de redescendre en température. La transpiration dysfonctionne, alors que cette évaporation de l'eau de notre peau est essentielle pour nous rafraîchir. Chaque année, l'humidité trop élevée associée à la chaleur provoque des morts en Inde ou au Pakistan.
Ce record battu pour le "point de rosée" n'est pas une bonne nouvelle. D'autant que la hausse des températures liée au réchauffement climatique entraîne déjà une hausse du "point de rosée", et par conséquent une hausse de la quantité de vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère. Des conséquences dramatiques pour le corps humain, on l'a vu, mais aussi pour la santé de notre belle planète.
S'il y a plus de vapeur d'eau dans l'atmosphère, cela signifie qu'il y a moins d'eau liquide sur la Terre, donc moins d'eau dans les sols et les nappes phréatiques. Même chose pour l'eau à l'état solide, avec à la clé une raréfaction de la neige en hiver... Tout le cycle de l'eau est atteint : l'intensité des pluies extrêmes est ainsi augmentée. Il n'y a rien de bon dans ce record, loin d'être olympique...
Référence de l'article :
Record de "point de rosée" battu sur Terre en juillet, le changement climatique comme coupable évident - HuffPost