Tempête tropicale Edouard : des inquiétudes pour la saison à venir ?
Edouard est le cinquième phénomène cyclonique à voir le jour sur le bassin Atlantique depuis le mois de mai. Classé en tempête tropicale, il n’a fait aucun dégât mais détient un record de précocité qui inquiète.
Son petit nom est Edouard. Cette tempête tropicale est née à quelques centaines de kilomètres au sud-ouest des Bermudes le 6 juillet dernier et s’est depuis échappée vers l'Atlantique Nord à une vitesse de 57km/h. Mais si vous avez entendu parlé d’elle ces derniers jours, c’est tout simplement parce qu’il s’agit déjà de la cinquième tempête de la saison et surtout la plus précoce dans son bassin, un phénomène historique donc.
Il suffit de jeter un œil dans les archives pour se rendre compte que le précédent record datait du 11 juillet 2005. L’ouragan Emily s’était formé au centre de l'océan Atlantique et avait touché entre autres la Jamaïque, Haïti ou encore l’est des États-Unis. De catégorie 5, il avait généré de fortes pluies, des vents forts sur les zones touchées et de nombreux dégâts.
Aucun dégât à son passage
Pour autant, Edouard n’a pas le même profil, loin de là, raison pour laquelle il n’a pas non plus fait la Une de l’actualité. Il a même totalement perdu de ses caractéristiques tropicales en traversant les eaux froides de l'océan.
C’est donc en tant que simple dépression qu’il a influencé le temps en Irlande et Royaume-Uni entre ce mercredi 8 et jeudi 9 juillet. En son centre, les vents n’ont pas dépassé les 65km/h et n’ont donc pas fait de dégâts. Mais plus inquiétant, ce phénomène est le cinquième à être baptisé par le NHC (National Hurricane Center) depuis le 16 mai dernier et la naissance d'Arthur au large de la Floride.
C’est ensuite Bertha, Cristobal et Dolly qui avaient circulé sur le bassin Atlantique. Eux aussi n’avaient pas fait grandement parler d’eux mais ont tout de même attiré l’attention des prévisionnistes, car ils pourraient être les éclaireurs d’une saison cyclonique plus agitée que la moyenne.
Une saison active
Il y a près d’un siècle, la saison des tempêtes tropicales débutait le 15 juin et se terminait le 31 octobre. Mais depuis quelques années, celle-ci a été ramenée du 1er juin au 30 novembre. Les raisons ? Des études ont mis en lumière que le réchauffement des eaux océaniques (un ouragan a besoin entre autres d’une température en surface à 26° pour se former) est responsable de cette augmentation de l’activité des tempêtes plus tôt dans l’année, ainsi que de l’augmentation de la force de ces phénomènes climatiques.
Et ceux-ci risquent de se montrer plus nombreux cette année. S’appuyant sur un certain nombre de facteurs, notamment les températures de la surface de l'océan Atlantique, La Niña etc... ,les prévisionnistes américains de Weather Channel disent s'attendre à 18 tempêtes en 2020, dont neuf ouragans et quatre qui pourraient devenir des ouragans majeurs. Et les prévisionnistes d'AccuWeather (compagnie privée américaine) semblent aller dans le même sens et prévoient de 14 à 20 tempêtes tropicales et ouragans pour cette année.